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Accord Algérie-UE : des clauses clés prêtes à être révisées

ObservAlgérie | 28 janvier 2025

Accord Algérie-UE : des clauses clés prêtes à être révisées

Vingt ans après sa signature, l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne est jugé défavorable par Alger. Une révision est en cours pour rééquilibrer les échanges et offrir de nouvelles opportunités aux produits algériens sur le marché européen.

Signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne visait à établir une coopération économique renforcée et à préparer une zone de libre-échange. Toutefois, pour l’Algérie, cet accord a surtout permis un afflux massif de marchandises européennes, sans réelle contrepartie économique ou commerciale avantageuse.

Les résultats sont parlants : en vingt ans, les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’Europe sont restées marginales, concentrées principalement sur le gaz et le pétrole. À l’inverse, les importations européennes ont atteint des montants considérables, creusant un déficit commercial important. Selon un rapport publié en 2015, l’Algérie avait importé pour plus de 220 milliards d’euros de produits européens en dix ans, alors que ses exportations hors hydrocarbures vers l’UE plafonnaient à 14 milliards d’euros.

Ce déséquilibre, aggravé par le démantèlement progressif des barrières tarifaires, a aussi coûté des milliards de dinars en manque à gagner fiscal pour l’Algérie. Cette situation a limité le développement de l’industrie nationale, rendant urgente une révision des clauses les plus pénalisantes pour l’économie algérienne.

Accord Algérie-UE : des enjeux économiques et commerciaux stratégiques

L’un des principaux objectifs d’Alger dans ces renégociations est de faciliter l’accès de ses produits locaux aux marchés européens. Actuellement, de nombreuses marchandises, notamment celles contenant des produits d’origine animale (fromages, mayonnaise, pâtes à tartiner), ne peuvent pas être exportées en raison des normes européennes strictes. Cette réglementation freine les ambitions des producteurs algériens, malgré une qualité compétitive reconnue.

Un exemple frappant est celui de la pâte à tartiner El Mordjene, bloquée sur le marché français en raison de l’utilisation de lait importé… de France. Ce paradoxe illustre les barrières non tarifaires qui empêchent les produits algériens de se développer en Europe, malgré leur conformité aux standards internationaux.

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Par ailleurs, l’Algérie reproche à l’Union européenne la faiblesse de ses investissements directs étrangers. Comparée à des pays voisins comme le Maroc ou l’Égypte, l’Algérie attire bien moins de capitaux européens, malgré son potentiel économique et ses richesses naturelles. Alger cherche donc à inclure dans les discussions des mesures favorisant un flux d’investissements accru et des partenariats industriels équilibrés.


 source: ObservAlgérie