Nigeria : le gouvernement Tinubu accélère la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale
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Agenzia Nova | 19 juillet 2024
Nigeria : le gouvernement Tinubu accélère la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale
Le Nigeria a fait un pas en avant dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale (Afcfta), le projet de marché unique africain promu par l’Union africaine depuis 2019. Le gouvernement du Président Bola Tinubu a annoncé le lancement de la Guided Trade Initiative, une initiative commerciale qui vise à faciliter le commerce entre les États continentaux qui ont satisfait aux exigences minimales en matière de commerce dans le cadre de l’accord, à travers le rapprochement d’entreprises et l’identification de produits d’intérêt pour les pays impliqués pour Exporter et importer. À l’heure actuelle, le gouvernement d’Abuja a signé un accord commercial préférentiel avec une série de pays - on connaît désormais le Cameroun, le Kenya, l’Algérie, l’Ouganda et l’Égypte - vers lesquels il exportera divers produits. Parmi ceux-ci figurent des sacs, des céramiques, des tissus, des câbles, des cartes à puce, du clinker (composant obtenu principalement à partir d’argile et de calcaire, pour la production du ciment Portland), du savon noir, de l’amidon natif et du beurre de karité.
"Aujourd’hui, nous entamons un voyage qui allumera la flamme des opportunités, favorisera les liens économiques et ouvrira la voie au progrès et à la prospérité partagée pour notre grande nation et l’ensemble du continent africain", a déclaré le secrétaire du gouvernement fédéral lors de la cérémonie d’investiture fédérale. Georges Akume, qui représentait le président Bola Tinubu. La cérémonie a eu lieu au complexe portuaire de Lagos Apapa. À son tour, le coordonnateur national du bureau nigérian de la ZLECAf, Olusegun Awolowo, a réitéré que le commerce est la seule voie durable vers la prospérité et a confirmé que le Nigeria a satisfait à toutes les exigences de l’initiative commerciale.
L’adoption par le Nigeria de cette initiative apparaît significative car elle marque un changement de rythme par rapport à l’approche méfiante à l’égard du projet manifestée par l’administration précédente. Le gouvernement dirigé par l’ancien président Muhammadu Buhari elle avait en effet reporté à plusieurs reprises la signature de l’accord de libre-échange, s’inscrivant parmi les derniers pays du continent à l’avoir rejoint. Une méfiance qui avait lourdement pesé sur l’image du pays, à l’époque première économie incontestée du continent et considéré comme un moteur de sa croissance. Entré en vigueur le 30 mai 2019, l’accord de la ZLECAf prévoit l’abolition progressive des barrières tarifaires et non tarifaires sur les biens et services, de manière à parvenir à l’élimination totale des droits de douane sur 90 % des marchandises d’ici cinq ou dix ans. Ceux-ci s’élèvent actuellement à environ 6 pour cent. L’accord vise également à promouvoir la libre circulation des personnes liées au monde des affaires et à celui des capitaux, dans le but de renforcer le commerce interrégional, de promouvoir les investissements et la création de nouveaux emplois.