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Nouvel accord UE-Mexique : Bruxelles s’accroche à un modèle économique dépassé

Attac | 23 janvier 2025

Nouvel accord UE-Mexique : Bruxelles s’accroche à un modèle économique dépassé

Quelques semaines après la conclusion controversée de l’accord de libre-échange avec le Mercosur, la Commission européenne a annoncé, le 17 janvier, la finalisation des négociations d’un nouvel accord commercial avec le Mexique. Cette initiative illustre, une fois de plus, le refus de l’Union européenne de prendre en compte l’urgence sociale et écologique actuelle.

Négocié dans l’opacité depuis 2016, cet accord prétend moderniser un cadre commercial en vigueur depuis 2000. Toutefois, il repose sur une vision datée de la mondialisation, favorisant principalement les grandes multinationales européennes au détriment des populations et de l’environnement.

Selon les rares informations rendues publiques par la Commission européenne – le texte intégral de l’accord n’étant toujours pas accessible – plusieurs secteurs sortent particulièrement vainqueurs : l’agro-industrie (notamment les filières laitières et viticoles), les services financiers, les télécommunications et le commerce numérique. De plus, cet accord ouvre largement l’accès aux marchés publics mexicains et à l’exploitation des ressources minières du pays.

Pour Nicolas Roux, membre du conseil d’administration d’Attac, cet accord symbolise l’incapacité persistante de l’UE à repenser ses politiques commerciales dans un contexte mondial en pleine mutation : « en dépit des crises sociales, climatiques et géopolitiques majeures auxquelles nous faisons face, la Commission européenne persiste avec des accords de libre-échange d’un autre temps. Ces accords, fondés sur une logique de compétition débridée, n’ont fait qu’aggraver les inégalités. Le monde a changé depuis l’avènement du néolibéralisme dans les années 1990. Il est temps d’imaginer une mondialisation fondée sur la justice, la dignité et la solidarité. »

Un modèle économique à réinventer

Alors que les discours politiques sur la relocalisation des échanges et la résilience économique se multiplient, la Commission européenne semble ignorer ces priorités en poursuivant des négociations similaires avec l’Inde, l’Indonésie, ainsi que la relance des accords avec la Malaisie, la Thaïlande et les Philippines.

En s’accrochant à un modèle économique dépassé, l’Union européenne risque d’accroître la fracture entre les gagnants et les perdants du commerce mondial, sans tenir compte des impératifs sociaux et écologiques de notre époque.

Attac appelle à un rejet immédiat de ces négociations commerciales et à l’ouverture d’un large débat public sur l’avenir du commerce international, pour construire un modèle qui place les droits humains et la planète au cœur des priorités.


 source: Attac