L’accord de libre-échange Chine-Thaïlande a été signé en juin 2003 et est entré en vigueur quatre mois plus trad, en octobre 2003. Il s’agit d’un « accord préliminaire » sur les produits de la ferme seulement, dans lequel les deux pays ont ouvert leurs marchés agricoles avant que l’accord Chine-ASEAN n’entre en vigueur en 2010. En vertu de l’entente, les tarifs pour 188 types de fruits et légumes ont été ramenés à zéro.
L’Accord de libre-échange Chine-Thaïlande a eu un impact important en Thaïlande, largement documenté par des ONG, des groupes de fermiers, des universitaires et la presse. Plusieurs producteurs d’ail, de longane et d’autres fruits et légumes, spécialement dans le Nord, ont perdu leur gagne-pain parce qu’ils ne pouvaient pas concurrencer l’afflux d’importations bon marché en provenance de la Chine. En fait, malgré les garanties du gouvernement, seules les exportations de manioc thaïlandais ont augmenté. Des enquêtes ont montré que les opérateurs d’entrepôt laissaient pourrir le produit thaïlandais dès son entrée en Chine pour qu’il ne puisse pas être commercialisé.
Pendant ce temps, les fruits et légumes bon marché en provenance de la Chine étaient critiqués par la population thaïlandaise pour leur haute teneur en résidus de pesticide, ce qui a amené les deux pays à adopter des normes conjointes de sécurité sanitaire des aliments (GAP Thaïlande-Chine), stimulant ainsi l’agriculture industrielle et entraînant davantage de concentration.
Bref, les paysans n’ont pas bénéficié de l’accord de libre-échange Chine-Thaïlande, que ce soit d’un côté ou de l’autre de la frontière. Seuls les hommes d’affaires qui contrôlent le commerce et qui sont en mesure de l’utiliser pour développer leurs opérations agricoles, comme le Charoen Pokphand Group thaïlandais (dont les propriétaires sont d’origine chinoise), en ont profité.
dernière mise à jour : mai 2012
photo : Asian Development Bank / CC BY-NC-ND 2.0