Accord avec la Nouvelle-Zélande : pas d’impact immédiat sur les imports laitiers
Web-agri | 9 juillet 2024
Accord avec la Nouvelle-Zélande : pas d’impact immédiat sur les imports laitiers
Par Laure Sauvage
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande est entré en vigueur en mai. Il ouvre de nouveaux contingents tarifaires de produits laitiers, qui ne devraient cependant pas avoir d’effet à court terme sur les importations européennes.
Signé le 9 juillet 2023, l’accord de libre-échange entre la Nouvelle-Zélande et l’Union européenne est entré en vigueur le 1er mai 2024. Son but : accroître le commerce bilatéral via une suppression graduelle des droits de douane.
Sa mise en œuvre va « progressivement augmenter les concessions faites par l’UE à la Nouvelle-Zélande sur les produits laitiers et sur d’autres produits sensibles », écrit l’Idele dans ses dernières Tendances.
Cet accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, c’est :
- la suppression immédiate des droits pour 94 % des lignes tarifaires de l’UE,
- une suppression progressive pour d’autres produits (caséine, lait infantile, miel), amenant à la libéralisation de 98,5 % des lignes au bout de sept ans,
- la création de contingents pour les lignes restantes, relative à des « produits sensibles » : viande bovine, autres produits laitiers, viande ovine, maïs doux, éthanol…
- des concessions de dernière minute obtenues par le Nouvelle-Zélande sur les produits laitiers et la viande bovine.
Pour les produits laitiers, ce sera :
- un contingent tarifaire annuel de 15 000 t de beurre, 25 000 t de fromages, 15 000 t de poudres et 3 500 t de lactosérum, pleinement opérationnels d’ici à 2031,
- sur ces volumes, des droits de douane nuls pour les fromages et le lactosérum, de 5 % pour le beurre et de 20 % pour les poudres,
- des contingents qui s’ajoutent à ceux déjà mis en place dans le cadre de l’OMC pour le beurre et les fromages, dont les droits de douane seront aussi réduits,
- des contingents qui seront surtout gérés par Fonterra, leader du secteur (84 à 85 % des volumes).
Et pour la viande bovine :
Un contingent de 10 000 t sera là aussi mis en œuvre en sept ans, avec un droit de douane de 7,5 %. Le contingent « Hilton » de l’OMC, relatif aux viandes de haute qualité, verra aussi son droit de douane abaissé à 7,5 %.
Concrètement, quelles perspectives ?
La Nouvelle-Zélande est pour l’instant très loin de remplir ses contingents ouverts par l’UE pour les produits laitiers. À cause des droits de douane jusqu’ici dissuasifs, elle n’y a quasi pas exporté de fromages ces trois dernières années, et seulement 12 000 t de beurre par an en moyenne. Elle privilégie les marchés asiatiques, du Moyen-Orient, nord-américains et australiens.
À court terme, les nouveaux contingents ouverts par cet accord ne devraient pas entraîner de gros changements, juge l’Idele : les droits de douane restent élevés pour le beurre et les poudres, et les volumes ouverts à droits nuls pour les fromages et le lactosérum restent faibles.
Mais « la donne pourrait changer en fin de période transitoire avec des volumes et/ou des droits de douane plus intéressants alors que les productions océaniennes restent compétitives ».