Accord de partenariat économique UE-Afrique : Pourquoi la Côte d’Ivoire a signé
24 Heures (Abidjan) | 9 décembre 2007
Accord de partenariat économique UE-Afrique : Pourquoi la Côte d’Ivoire a signé
En adhérant à l’Accord de partenariat économique (APE), la Côte d’Ivoire va limiter ses pertes fiscales à environ 7 contre 200 milliards de Fcfa l’an que la nouvelle donne prévoyait. Le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, l’a signifié hier à la Primature, à la faveur du paraphe de l’APE intérimaire entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire.
En ne signant pas l’Accord de partenariat économique (APE), la Côte d’Ivoire aurait perdu environ 200 milliards de francs de recettes fiscales.
Cette perte va se limiter à 7 milliards, puisqu’à défaut de l’accord global qui interviendra d’ici juin 2008, la Côte d’Ivoire a adhéré à un APE intérimaire.
Cela a été matérialisé hier à la Primature à travers la cérémonie de paraphe entre le ministre de l’Intégration africaine, Amadou Koné, et le chef de la délégation de la Commission européenne, Michel Arrion, en présence du ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Bohoun Bouabré, représentant le Premier ministre.
“A partir du 1er janvier prochain, on sera non pas dans une aventure, mais dans un canevas”, a dit le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, selon lequel les pertes auraient été importantes si la Côte d’Ivoire renonçait à l’APE.
Les 7 milliards qui seront finalement perdus seront vite rattrapés grâce à un dispositif qui est mis en place et qui consistera, entre autres, à transformer les recettes de portes en recettes fiscales.
L’ère qui s’ouvre est donc pour le ministre de l’Economie et des Finances, un processus de transition fiscale.
L’APE d’étape, également appelé APE intérimaire, qui a été paraphé hier, comprend un accès au marché pour les marchandises, compatibles avec les règles de l’organisation mondiale du commerce (OMC) et des dispositions relatives à la coopération et au développement.
“Cet accord intermédiaire est une étape cruciale que nous avons réussi à franchir.
Tout indique que nous sommes sur la bonne voie pour parvenir à un accord de partenariat économique global dans les mois qui suivent”, estime Michel Arrion.
A en croire ce dernier, la transition ainsi ouverte va permettre d’éviter que les principaux produits d’exportation ivoiriens vers les marchés européens ne soient soumis à des droits des douanes à partir du 1er janvier 2008.
A la question de savoir si la Côte d’Ivoire n’a pas ainsi “driblé” les autres pays de la Cedeao qui étaient d’ailleurs en conclave à Abidjan en octobre dernier - assises à l’issue desquelles une prorogation du système actuel a été demandée - le ministre de l’Intégration africaine répond par la négative.
“On a travaillé en nous collant aux textes de la Cedeao et de l’UEMOA, de sorte à ne pas être en contradiction même si la structure de nos économies n’est pas identique”, avance-t-il, en rappelant que le Nigeria et le Ghana souhaitent un accord minimum.
Arouna TOURE