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Accords commerciaux : Les gouvernements de l’Union européenne imposent le business as usual!

Le Soir | 22 mai 2018

Accords commerciaux : Les gouvernements de l’Union européenne imposent le business as usual!

Ce mardi 22 mai, la Commission soumettra au Conseil des 28 représentants des Etats membres de l’UE les projet d’accords commerciaux entre l’Europe et la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Les leçons du Ceta n’ont manifestement pas été retenues, regrettent les signataires de cette carte blanche qui réclament la possibilité d’un débat démocratique au sein des Etats membres.

Les thèmes de la mondialisation, de l’ouverture des marchés et de leurs effets font aujourd’hui partie de notre quotidien de citoyens européens. Si nous sommes convaincus que l’Europe doit être plus sociale cela passera aussi par une politique commerciale plus équilibrée.

 Il est temps de casser cette vision binaire du commerce qui se traduit par le protectionnisme à la Trump ou le libre-échange dérégulé qui serait le modèle défendu par l’Europe. Ces deux voies sont pour nous dangereuses car destructrices de bien-être.

La globalisation est un fait, mais le seul moyen de la maîtriser, c’est d’y insérer des règles protectrices, au service des citoyens et de la planète. La politique commerciale offre un levier puissant pour aller dans ce sens.

Un risque d’harmonisation vers le bas

Au vu de l’agenda de ce Conseil du 22 mai, il semble, hélas, que ce sera une nouvelle occasion manquée!

Il semble qu’autant la Commission que le Conseil aient décidé plus que jamais, de s’enfoncer un peu plus dans le business as usual.

Les accords commerciaux proposés actuellement, au-delà d’éliminer les barrières tarifaires, visent également à réduire les barrières règlementaires avec, pour l’avenir, un réel risque d’harmonisation vers le bas des normes sociales, sanitaires ou environnementales imposée par et pour l’intérêt de multinationales au détriment des consommateurs.

Par ailleurs la Commission entend éviter le débat démocratique au sein des États membres en s’arrogeant la compétence exclusive des matières couvertes par ces accords.

Or, l’épisode du Ceta en Belgique montre à quel point un vrai débat parlementaire national peut générer une prise de conscience des enjeux sociétaux qui se cachent derrière ces accords « nouvelle génération ».

Prendre une position claire

Évidemment, ces débats sont perçus comme autant de risques et entraves au bon déroulement de l’agenda ultralibéral de la Commission et d’une majorité d’Etats membres.

Face à cette proposition de la Commission les 28 Ministres des Affaires étrangères vont devoir prendre une position claire sur le débat démocratique. Soit ils exigent la transparence et le débat national sur des sujets qui concernent le quotidien de leurs citoyens pour aller vers un commerce plus juste ; soit ils refusent la transparence afin garantir le maintien d’un modèle ultralibéral actuellement contesté par des millions de citoyens !

L’enjeu est crucial car c’est de la qualité démocratique de la politique commerciale européenne qu’il s’agit.

Signataires : Marie Arena,députée européenne PS ; Kathleen Van Brempt, députée européenne SPa ; Ahmed Laaouej, chef du groupe PS à la Chambre ; Antonio Panzeri, député européen du groupe S&D (Italie) ; Maria Noichl, députée européenne du groupe S&D (Allemagne) ; Dietmar Köster, député européen du groupe S&D (Allemagne) ; Isabelle Thomas, députée européenne du groupe S&D (France) ; Edouard Martin, député européen du groupe S&D (France) ; Ana Gomes, députée européenne du groupe S&D (Portugal) ; Karoline Graswander-Hainz, députée européenne du groupe S&D (Autriche).


 source: Le Soir