Agriculture: la qualité pour survivre au libre-échange
TSR | 08.07.2009
Agriculture: la qualité pour survivre au libre-échange
La Suisse se prépare à atténuer le choc d’une ouverture des marchés agricoles en cas d’accord de libre-échange avec l’Union européenne ou au sein de l’OMC. Un groupe de travail mis sur pied par Doris Leuthard propose 80 mesures d’accompagnement pour soutenir les paysans.
Le rapport, publié mercredi par l’Office fédéral de l’agriculture, était attendu. Il doit servir notamment à fixer le cadre de l’enveloppe financière destinée à adoucir le sort des secteurs agricole et agroalimentaire en cas d’ouverture des marchés.
Le Conseil fédéral entend mettre de côté quelque 400 millions de francs par an jusqu’en 2016 pour être paré en vue de la conclusion d’un accord de libre-échange agricole avec l’UE ou au sein de l’organisation mondiale du commerce. L’idée a fait chou blanc au National, mais doit encore passer au Conseil des Etats.
Quatre axes
En attendant, le groupe de travail a fixé quatre grands axes qui se conjuguent en 80 mesures. Il s’agit principalement d’orienter le secteur sur une stratégie de produits de haute qualité - dont le label suisse serait le signe distinctif - et d’intensifier les efforts pour promouvoir les ventes, surtout dans le domaine de l’exportation.
Le troisième axe vise la création de conditions-cadre locales plus attrayantes. Il faudrait par exemple adapter le système de paiements directs à la libéralisation et introduire un plan d’aides à l’investissement analogue à celui pratiqué dans l’UE. Les denrées alimentaires devraient en outre continuer de bénéficier d’un taux de TVA réduit.
Assurer la transition
Enfin, les experts préconisent la mise en place de mesures temporaires pour assurer une transition socialement supportable. Des paiements compensatoires dégressifs devraient soutenir les paysans qui ne pourront plus relever les défis après la suppression des barrières protectionnistes.
Les changements essentiels à venir dépassent les capacités d’adaptation des agriculteurs et de l’industrie liée, selon les experts. L’Etat ne veut cependant intervenir qu’à titre subsidiaire. La mise en oeuvre de la stratégie de qualité ou l’approche offensive du marché d’exportation sont avant tout du ressort des acteurs concernés, souligne l’Office de l’agriculture.