bilaterals.org logo
bilaterals.org logo
   

Asean: l’accord de libre-échange promu par Pékin débattu à Bangkok

Une femme travaille au centre pour les médias installé au Grande Centre Point Hotel à Bangkok pour le sommet (Photo par Pattarapong Chatpattarasill)

AFP | 20/06/2019

Asean: l’accord de libre-échange promu par Pékin débattu à Bangkok

Les dirigeants des pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), réunis en sommet ce week-end à Bangkok, vont se pencher sur un projet d’accord de libre-échange promu par Pékin, qui associerait seize Etats de la région Asie-Pacifique et renforcerait l’influence de la Chine, en pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis. La réunion, qui débute officiellement ce jeudi, n’entrera dans le vif du sujet que samedi avec une rencontre entre les ministres de l’Economie de l’Asean spécifiquement consacrée à ce projet, baptisé Partenariat économique intégral régional (RCEP selon son acronyme anglais).

Il doit inclure, outre l’Asean et la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. «Le RCEP gagne en importance à cause de la querelle commerciale entre la Chine et les Etats-Unis», a déclaré jeudi devant la presse Junever Mahilum-West, du ministère philippin des Affaires étrangères. La diplomate, qui fait partie de la délégation venant à Bangkok avec le président Rodrigo Duterte, espère que les négociations aboutiront au plus tard d’ici à la fin de l’année.

Le président chinois Xi Jinping, absent ce week-end mais attendu lors d’un prochain sommet de l’Asean prévu en novembre en Thaïlande, souhaite être en pointe des négociations sur le RCEP. Ce dernier a bénéficié de la décision de Donald Trump en janvier 2017 de retirer les Etats-Unis d’un projet concurrent de Traité de libre-échange transpacifique (TPP). Pékin s’est alors engouffré dans la brèche pour lancer son initiative alternative. «L’Asean est un des plus grands bénéficiaires» de ce conflit, analyse Drew Thompson, chercheur de la Lee Kuan Yew School of Public Policy à Singapour. Le différend devrait en effet pousser de nombreuses marques à éviter de produire en Chine, pays exposé à des droits de douane américains, et à se tourner vers l’Asie du Sud-Est. Mais la région n’est pas en mesure de supplanter totalement «l’atelier du monde» chinois: la productivité y est plus faible et la main-d’oeuvre moins abondante.


 Fuente: AFP