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L’accord UE-Mercosur : un trilemme insoluble ? Entre règles de la concurrence, ambitions normatives et diversification des approvisionnements

IFRI | 3 octobre 2023

L’accord UE-Mercosur : un trilemme insoluble ? Entre règles de la concurrence, ambitions normatives et diversification des approvisionnements

par Marie KRPATA , Ana Helena PALERMO

On se croyait déjà pratiquement sur la ligne d’arrivée. L’élection de Luiz Inácio Lula da Silva à la présidence brésilienne, comme successeur au populiste de droite Jair Bolsonaro, ainsi que la présidence espagnole de l’Union européenne (UE), laissaient entrevoir la conclusion des accords commerciaux UE-Mercosur. Mais les réserves émises par plusieurs Etats membres de l’Union européenne et certains Etats d’Amérique latine ont douché les espoirs.

Lula souhaite conclure l’accord avant la fin de la présidence brésilienne du Mercosur, profitant d’une fenêtre de tir que les défenseurs de l’accord estiment décisive. Mais l’ajout de nouvelles exigences environnementales par la Commission suscitent des réserves parmi les pays du Mercosur. Dès lors, la question de savoir si l’accord commercial UE-Mercosur négocié en 2019 correspond toujours aux attentes des parties est posée. Face à une fragmentation de la communauté internationale, exacerbée par la guerre en Ukraine, et une rivalité sino-américaine croissante, l’UE cherche de nouveaux partenaires commerciaux avec lesquels elle partage les mêmes valeurs.

Ces accords font également écho à la stratégie de sécurité économique de l’UE présentée par Ursula von der Leyen en juin 2023 qui mettent l’accent sur la sécurité d’approvisionnement et la diversification. Outre le renforcement de ses chaînes d’approvisionnement et la réduction de sa dépendance vis-à-vis des matières premières critiques nécessaires pour réussir sa transition verte, l’UE espère à travers les accords UE-Mercosur renforcer la cohésion politique avec l’Amérique latine. Mais l’engouement pour les accords UE-Mercosur au sein de l’UE n’est pas unanime. Certains Etats membres craignent de pénaliser leurs agriculteurs. De plus, les pays du Mercosur posent également leurs conditions et menacent de se tourner vers la Chine, qui promet d’accroître les investissements et de développer les relations commerciales avec la région.

Lire le rapport (pdf)

Marie Krpata est chercheuse au Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Ana Helena Palermo est chargée de mission auprès du président du Leibniz-Zentrum für Europäische Wirtschaftsforschung (ZEW).


 source: IFRI