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UE-Equateur : L’Equateur relance le conflit de la banane

RFI | 20/07/2009

UE-Equateur
L’Equateur relance le conflit de la banane

L’Equateur a renoncé à participer aux négociations qui commencent le 20 juillet 2009 à Lima entre l’Union européenne et les pays andins sur un futur accord de libre échange. En cause : le dossier de la banane. (Photo : AFP)

par Myriam Berber

Les négociations reprennent entre l’Union européenne et la Communauté Andine des Nations (CAN), à partir du 20 juillet 2009 à Lima, sur un futur accord de libre-échange. Mais seuls la Colombie et le Pérou seront présents pour discuter avec les Européens. Après la Bolivie qui s’était retirée des négociations en 2008 pour des raisons politiques, c’est au tour de l’Equateur de jeter l’éponge. En cause : les propositions européennes sur le dossier de la banane.

Le nouveau cycle de négociations sur le futur accord de libre-échange entre les Européens et la CAN (Bolivie, Colombie, Equateur et Pérou) qui commence ce 20 juillet 2009 à Lima, se tiendra sans l’Equateur. La question de la banane semble avoir bloqué toute entente entre les deux parties. Quito, premier exportateur mondial de bananes, accuse Bruxelles de ne pas respecter les jugements de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) en sa faveur dans ce conflit.

Depuis dix ans, les pays d’Amérique latine, soutenus par les Etats-Unis, dénoncent le traitement préférentiel que l’UE accorde aux pays en développement dits ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). Le désaccord porte sur le régime d’importation actuel de l’UE : un droit tarifaire de 176 euros/tonne sur la « banane dollar » produite par les pays d’Amérique latine, avec un quota d’importations de 775 000 tonnes réservés aux pays ACP. Les producteurs latino-américains exigent une libéralisation totale du marché de la banane.

Multinationales américaines

Pour sortir du conflit, Bruxelles a proposé, en mars 2009, aux pays latino-américains de baisser la taxe de 176 euros la tonne à 114 dollars la tonne en 2019, au lieu de 2016, comme le prévoit un projet d’accord conclu en juillet 2008 à Genève. Bruxelles refuse d’appliquer ce compromis de 2008, estimant qu’il est lié à la conclusion du cycle de négociations de Doha, toujours dans l’impasse.

De leur côté, les producteurs des pays ACP estiment avoir besoin de droits réduits pour accéder au marché européen, afin de rester concurrentiels face aux multinationales américaines qui dominent le monde. A titre d’exemple, la Martinique et la Guadeloupe produisent moins de 300 000 tonnes par an, contre 1,3 million de tonnes pour le seul Equateur. Les producteurs latino-américains rejettent les arguments des Européens et menacent de demander l’application des mesures de rétorsion contre l’UE.

Les pays andins divisés

La libéralisation du marché de la banane n’est pas la seule pierre d’achoppement. Le groupe de la CAN est très divisé pour négocier en commun un accord de coopération et de libre échange avec l’Union européenne qui devrait porter sur des domaines aussi divers que les marchés publics, les règles de concurrence, les investissements ou la propriété intellectuelle.

D’un côté, les gouvernements de gauche d’Equateur et de Bolivie sont d’accord pour une association stratégique, mais s’opposent à un accord de libre-échange global. La Bolivie demande que l’on exclue des négociations des points comme l’investissement et les marchés publics. De l’autre, les dirigeants de Colombie et du Pérou se montrent partisans d’une libéralisation de l’économie. Frustrés par la lenteur des négociations entre l’UE et la CAN, ils ont demandé à Bruxelles d’entamer des négociations bilatérales avec eux.


 source: RFI