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Washington veut «renforcer» ses liens avec le Groenland, mais pas l’acheter

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Le Figaro | 21 mai 2021

Washington veut «renforcer» ses liens avec le Groenland, mais pas l’acheter

avec AFP

Les États-Unis veulent renforcer leur relation avec le Groenland, notamment commercialement, a affirmé jeudi le chef de la diplomatie américaine en visite dans le territoire danois de l’Arctique, mais n’ont aucune intention de le racheter comme l’avait suggéré l’ex-président Donald Trump.

«Je suis au Groenland parce que les États-Unis attachent une grande valeur à notre partenariat et veulent le renforcer», a déclaré Antony Blinken pour sa dernière étape d’une tournée consacrée à l’Arctique. L’an dernier, les États-Unis avaient rouvert un consulat dans la petite capitale groenlandaise, Nuuk, et débloqué une aide de 12 millions de dollars pour des projets civils. S’il a évoqué «des financements supplémentaires», Antony Blinken est resté vague sur les nouveaux projets américains, alors que le nouveau gouvernement local groenlandais avait émis l’idée d’un accord de libre-échange plus tôt dans la semaine.

Lire aussi: Comment l’Arctique est-il devenu un enjeu géostratégique majeur ?

«Nous en avons parlé aujourd’hui, nous aimerions renforcer notre relation commerciale», a dit le secrétaire d’État américain lors d’une conférence de presse avec le nouveau Premier ministre groenlandais Mute Egede. Interrogé sur le fait de savoir si les États-Unis avaient définitivement écarté tout projet de racheter le Groenland, Antony Blinken a sobrement répondu dans un sourire: «je peux confirmer que c’est correct». La proposition de Donald Trump en 2019, qualifiée d’«absurde» par le gouvernement danois, avait suscité un pataquès diplomatique mais incarné - bien que caricaturalement - les nouvelles ambitions américaines dans l’Arctique.

La rapide visite au Groenland d’Antony Blinken, au retour d’un Conseil de l’Arctique en Islande et d’une première étape au Danemark, a été lue à la fois comme une volonté d’arrondir les angles mais aussi une marque d’intérêt renouvelée. Le jeune premier ministre groenlandais Egede, arrivé au pouvoir en avril, s’est dit «convaincu que cette décennie sera le début d’une nouvelle ère dans la relation» avec Washington. Le gouvernement de l’élu de gauche est allié à un petit parti indépendantiste, Naleraq, qui s’est montré partisan d’un rapprochement avec les États-Unis et dont fait partie le ministre groenlandais des Affaires étrangères et du Commerce, Pele Broberg.


 source: Le Figaro