L’Accord d’Agadir est un accord de libre-échange entre l’Égypte, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie. Portant le nom de la ville marocaine d’Agadir, où le processus d’élaboration de l’entente a été lancé en mai 2001, l’accord a été signé à Rabat en février 2004 et est entré en vigueur en mars 2007.
Tout autre pays arabe membre de la Ligue arabe et de la Grande Zone arabe de libre-échange, et lié à l’Union européenne (UE) par un accord d’association ou de libre-échange peut éventuellement adhérer à l’Accord d’Agadir. Son but est de faciliter l’intégration entre les États arabes et l’EU en vertu du plus vaste processus UE-Méditerranée, mais il a également d’autres ramifications.
Une des caractéristiques importantes de l’Accord d’Agadir est qu’il se base sur les règles d’origine de l’UE, qui entrent en conflit avec celles des États-Unis, ce qui rend leur application difficile par les pays méditerranéens et du Moyen-Orient dans leurs relations commerciales avec ces deux puissances en concurrence. L’UE permet à ces partenaires méditerranéens d’accumuler de la valeur ajoutée, c’est-à-dire que l’UE ferme les yeux sur ce à quoi la valeur est ajoutée, pour des motifs de tarifs préférentiels, tant que le pays en question est un partenaire dans un accord de libre-échange (ALE). Les États-Unis (ÉU), en plus de dispositions spéciales dont celles qui s’appliquent aux zones franches d’exportation, ne considèrent que la valeur ajoutée intérieure des pays qui exportent vers les ÉU. Ces régimes conflictuels donnent à l’UE un avantage dans sa compétition avec Washington pour conclure un ALE euro-méditerranéen afin de contrebalancer l’ALE ÉU-Moyen-Orient.
À peine deux semaines après être entré en vigueur, des conflits entre l’Accord d’Agadir et l’ALE ÉU-Maroc ont émergé. En vertu de l’accord avec les ÉU, le Maroc a accepté de ne pas baisser ses tarifs sur certaines importations agricoles provenant de pays qui n’exportent pas encore ces produits. Cela ne peut qu’affecter les pays arabes qui s’attendaient à vendre des produits agricoles au Maroc sans tarifs, dans le cadre de l’Accord d’Agadir.
En novembre 2008, les membres de l’Accord d’Agadir ont signé un protocol sur le commerce des textiles. Cependant, selon les chefs d’entreprises et les politiciens, l’impact global de l’accord a été « en deçà des attentes ».
En 2016, l’accord a été relancé après six ans de léthargie. Le Liban et la Palestine ont adhéré au pacte en avril. Cinq protocoles et deux mémorandums, visant à compléter les dispositions de l’accord, ont été également signés.
dernière mise à jour : mars 2017
photo : Mohammenko/CC BY-SA 3.0