Accord d’association Algérie - UE : Attaf persiste et signe
ObservAlgérie | 1 janvier 2025
Accord d’association Algérie - UE : Attaf persiste et signe
par Aylan Afir
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’est de nouveau exprimé sur l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) lors d’une conférence de presse animée lundi 30 décembre. Cet accord, signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, est jugé préjudiciable à l’économie algérienne par les autorités du pays. Une révision approfondie de ses clauses est prévue pour rectifier les déséquilibres identifiés.
Ahmed Attaf a souligné que l’accord actuel constitue un « boulet pour l’économie nationale », mettant en évidence un déséquilibre structurel dans les termes de l’entente. Selon lui, cet accord a échoué à offrir des avantages équilibrés aux deux parties, pénalisant particulièrement l’Algérie.
Un boulet pour l’économie algérienne
Cette position, comme celles qui l’ont précédée de la part de hauts responsables de l’Etat, reflète les instructions du Chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune, qui a demandé une révision clause par clause pour mieux protéger les intérêts économiques du pays.
Deux domaines d’inquiétude majeurs ont été identifiés par le chef de la diplomatie algérienne :
- Les complexités administratives : Les entreprises des deux parties, européennes comme algériennes, rencontrent des obstacles liés aux procédures.
- Les déséquilibres commerciaux : L’accord favorise l’Union européenne, au détriment de l’économie algérienne, exacerbant un déficit commercial déjà significatif.
Ces problématiques ont conduit à une décision de report des discussions techniques, initialement prévues en novembre, à janvier 2025.
Vers une révision en profondeur
Les consultations à venir entre l’Algérie et l’Europe porteront sur des différends commerciaux spécifiques et viseront à réajuster les termes pour mieux répondre aux besoins algériens. Une délégation européenne est attendue à Alger pour discuter des solutions envisageables.
Ahmed Attaf a également évoqué des questions historiques et diplomatiques connexes, notamment la criminalisation de la colonisation, qui sera débattue au sein de l’Union africaine en février 2025.
Défendre les intérêts algériens
Le ministre a réaffirmé la détermination de l’Algérie à faire valoir ses droits et à corriger les termes de cet accord. Tout en reconnaissant les défis, il a souligné que cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de redressement économique et de positionnement diplomatique.
Les résultats des négociations prévues en 2025 pourraient marquer un tournant important dans les relations entre l’Algérie et l’Union européenne. Il reste à savoir quelle sera la forme que prendra le futur accord d’association entre les deux parties.
Les autorités d’Alger mobilisées pour la révision de l’Accord d’association
Avant Ahmed Attaf, plusieurs responsables ont évoqué l’accord d’association entre l’Algérie et l’Europe que les Algériens entendent réviser coûte que coûte. Le dernier à s’être prononcé sur le sujet n’est autre que Abdelouahed Kerrar, le vice-président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA).
Selon lui, la « prospérité partagée », pierre angulaire du pacte signé en 2005, n’a pas produit les résultats attendus, laissant l’Algérie dans un rôle limité à celui de fournisseur énergétique. Un rôle que le pays nord-africain veut à tout prix transformer en celui de partenaire à part entière engagée dans une coopération réellement "gagnant-gagnant".