Motion wallonne contre l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur
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La Libre | 5 février 2020
Motion wallonne contre l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur
(Belga) - Le Parlement de Wallonie a adopté à l’unanimité, mercredi après-midi, une motion s’opposant au projet d’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay).
Le projet d’accord commercial était arrivé sur la table des parlementaires wallons le 20 janvier dernier, par l’entremise d’une proposition de résolution du cdH, ensuite transformée en motion.
Le même jour, la majorité PS-MR-Ecolo avait déposé sa propre motion, ouverte à co-signature.
C’est finalement un texte commun amendé qui a été adopté ce mercredi, rappelant notamment les risques "trop importants" que fait courir le projet d’accord sur le climat et l’environnement, sur la santé des consommateurs ainsi que sur l’agriculture familiale et durable.
La motion accorde également une attention particulière à la lutte contre la déforestation et au droit des peuples autochtones. Elle demande en outre au gouvernement régional de présenter avant la fin juillet 2020 une étude d’impact sur les effets potentiels du projet d’accord sur l’économie wallonne et prévoit que la position de la Wallonie soit transmise aux instances fédérales et européennes.
"Dans le cadre du Green Deal et de la stratégie ’de la fourche à la fourchette’, la Commission von der Leyen semble vouloir favoriser les circuits courts, ce qui est une excellente nouvelle. Il faut donc que la politique commerciale de l’UE soit compatible avec le Green Deal européen et les Objectifs de développement durable des Nations Unies", a souligné à ce propos le chef de groupe humaniste au parlement régional, François Desquesnes. "La politique commerciale de l’Union européenne doit être revue pour protéger notre agriculture et participer pleinement à la lutte contre les dérèglements climatiques", a-t-il ajouté.
"Le projet d’accord est inacceptable car il met en danger notre modèle agricole, soumis à des normes sociales, environnementales et sanitaires élevées, face au modèle du Mercosur basé sur la production intensive, la nourriture des animaux par des organismes génétiquement modifiés, l’utilisation massive d’antibiotiques et la main-d’œuvre bon marché", a de son côté résumé la députée socialiste Gwenaëlle Grovonius.