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ALE EU-MERCOSUR: un accord politique au détriment des paysan.ne.s ?

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Photo: François Dvorak / Rise for Climate

Coordination Européenne Via Campesina | 22 septembre 2023

ALE EU-MERCOSUR: un accord politique au détriment des paysan.ne.s ?

Une version de la réponse du Mercosur à la proposition de l’UE d’un instrument conjoint sur les ALE a été divulguée et semble indiquer que les divergences de négociations entre les deux blocs sont de plus en plus marquées. Malgré cela, les négociateurs sont censés se réunir en personne début octobre pour trouver une solution politique afin de conclure cet accord commercial peu viable.

Des nombreuses organisations paysannes de deux continents ont vivement critiqué le recours à l’agriculture comme monnaie d’échange au cours des négociations en vue de conclure l’accord, une tendance que l’on observe fréquemment dans les négociations commerciales internationales.

D’après une fuite, la contre-proposition du Mercosur pèche par manque de détails et demande un mécanisme pour équilibrer les concessions commerciales. Selon certaines sources, le bloc du Mercosur souhaiterait des quotas plus élevés pour les produits agricoles qui ne font pas partie de la régulation sur les produits « zéro déforestation » (EUDR) (tels que le sucre ou la volaille) afin de compenser l’impact de la baisse des exportations de bœuf et de soja liée à l’application de l’EUDR.

Il s’agit là d’un nouvel exemple de décideurs politiques qui placent le commerce orienté vers l’exportation et le profit de quelques-uns au-dessus des droits et des besoins des paysan.ne.s et des populations locales.

Comme l’a déclaré ECVC en janvier dernier dans une déclaration conjointe avec des paysan.ne.s des deux continents, cet accord de libre-échange est basé sur un paradigme obsolète dans lequel les produits agricoles sont traités comme n’importe quelle autre marchandise, au mépris des droits de l’homme, des crises du climat et de la biodiversité, de la souveraineté alimentaire et du droit des producteur.ice.s à un revenu décent.

C’est pourquoi nous appelons nos gouvernements à :

Rejeter cette nouvelle tentative de relancer cet accord obsolète et dangereux.
Stopper toute tentative de la part de la CE d’accélérer la finalisation de l’accord de manière antidémocratique par le biais d’un accord scindé ou par intérim.
Soutenir et promouvoir le débat au niveau international pour réformer radicalement le commerce international des denrées alimentaires et des produits agricoles.


 source: Coordination Européenne Via Campesina