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Quand Kako Nubukpo prône le « néoprotectionnisme » et « le juste échange »

Jeune Afrique | 14 septembre 2022

Quand Kako Nubukpo prône le « néoprotectionnisme » et « le juste échange »

Après L’urgence africaine : changeons le modèle de croissance ! paru en 2019, l’économiste togolais Kako Nubukpo publiera le 12 octobre prochain un nouvel essai intitulé Une solution pour l’Afrique : du néoprotectionnisme aux biens communs, aux éditions Odile Jacob, à Paris.

Dans cet ouvrage, le commissaire à l’agriculture, aux ressources en eau et à l’environnement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), à Ouagadougou, prend le contrepied de la « néo-mondialisation », portée depuis quelques mois par des économistes de Bretton Woods.

Des accords ACP-UE plus équitables

Kako Nubukpo défend le recours à un protectionnisme écologique qui se traduirait, par exemple, par la mise en place de barrières à vocation écologique aux frontières des économies africaines afin de privilégier des circuits courts. Ce qui inciterait à davantage d’investissements dans la transformation locale des ressources naturelles africaines et préserverait, selon lui, le continent des prédations de toutes sortes.

L’ancien ministre togolais de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques suggère également la révision, de fond en comble, des accords de libre-échange entre les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifiques) et l’Union européenne (UE) pour les rendre plus équitables, et invite à un débat plus approfondi sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) – dans le cadre de ce vaste marché commun continental, de « petites » économies devront rivaliser avec des mastodontes comme le Maroc. En somme, plus que le « libre échange », prôner le « juste échange ».

Agence africaine de la dette

Alors que la critique lui a reproché de n’avoir établi que des constats dans son précédent livre, Kako Nubukpo, également connu pour ses positions contre le franc CFA dans sa forme actuelle, tente ici de proposer un livre-solution. Quelque 300 pages qui appellent à réinventer le développement de l’Afrique en s’appuyant sur ses biens communs.

Cette démarche passerait notamment par l’accélération de la mise en place de la monnaie unique de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ou encore par la création d’une agence africaine de la dette. Dans le contexte actuel de crise alimentaire et d’inflation mondiale, l’agriculture, autre thème de prédilection de l’économiste, y est aussi largement abordée.


 source: Jeune Afrique