Un militant anti-TTIP devant le tribunal pour avoir piraté l’écran place De Brouckère
Toutes les versions de cet article : [English] [français]
RTBF | 5 septembre 2018
Un militant anti-TTIP devant le tribunal pour avoir piraté l’écran place De Brouckère
par S. Heinderyckx avec F. Gérard
Il comparaît devant le tribunal correctionnel de Bruxelles ce mercredi après-midi. Hugo Périlleux Sanchez, conseiller communal Ecolo à Watermael-Boitsfort, milite contre les accords de libre-échange comme le TTIP et le CETA. Pour se faire entendre, il avait notamment piraté le célèbre écran Coca-Cola sur la place De Brouckère en compagnie de plusieurs activistes, c’était en juillet 2016.
Piratages en série
Hugo Périlleux Sanchez n’en était pas à son coup d’essai. Il avait déjà piraté un écran situé rue de la Loi en face de la Commission européenne et répétera l’opération place Stéphanie et à proximité de la foire agricole de Libramont.
À chaque fois, il parvient à accéder aux ordinateurs reliés à ces écrans et se trouvant à proximité. Défilent alors des images et informations dénonçant les traités de libre échange et la dérégulation de l’économie.
Il nous raconte comment il a accédé à l’écran de la place De Brouckère : "À cette époque-là il y avait des échafaudages sur les côtés du bâtiment donc on a pu monter. Il y avait un ordinateur en-dessous de l’écran. On est entré dans l’ordinateur, il n’y avait pas de code et on a pu assez facilement changer le message pour mettre le nôtre contre le traité de libre-échange et pour appeler à la manifestation qu’il y avait à l’époque".
En août 2016, il est arrêté puis relâché après la perquisition de son domicile.
Jusqu’à 5 ans de prison et 800.000 euros d’amende
Refusant de donner le nom des activistes complices, il est aujourd’hui seul face à la justice. Les préventions retenues à son encontre sont le hacking, la fraude informatique et la dégradation de bien privé. Il risque une peine de 6 mois à 5 ans de prison et jusqu’à 800.000 euros d’amende.
L’audience se tiendra ce mercredi après-midi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Avant cela, à 12h30, une action de soutien est organisée par plusieurs associations dont le CNCD-11.11.11 (Centre national de coopération au développement) également opposé aux traités de libre-échange.
Hugo Périlleux Sanchez, lui, se définit comme un défenseur des droits sociaux : "On comprend ces traités de libre-échange comme une des faces du capitalisme dans sa version néo-libérale avec les privatisations et les mesures d’austérité. Ces actions de détournement d’écran faisaient donc partie de ce large mouvement contre les traités de libre-échange".