Les Émirats arabes unis (EAU) intensifient leurs efforts pour conclure des accords commerciaux bilatéraux dans le cadre de leur stratégie de diversification de leur économie, en parallèle aux combustibles fossiles, et de consolidation de leur position géopolitique. Ils comptent signer 26 accords de libre-échange (généralement appelés accords de partenariat économique global ou CEPA) au cours des prochaines années, se positionnant ainsi comme un acteur clé des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Ils sont également membres du Conseil de coopération du Golfe, qui est signataire de plusieurs accords de libre-échange, et de la Grande zone arabe de libre-échange.
Les Émirats arabes unis, qui sont déjà un pôle d’affaires et de tourisme bien établi, cherchent à consolider leur statut de puissance financière et à se développer dans des secteurs tels que l’énergie « propre », la technologie et l’agro-industrie. La sécurité alimentaire est une préoccupation géostratégique essentielle pour les Émirats arabes unis, compte tenu de leur dépendance à l’égard des importations de denrées alimentaires. Grâce à un réseau étroitement contrôlé de ports et de plateformes logistiques, et à de nouveaux accords de libre-échange, les Émirats entendent devenir une plaque tournante du système commercial agroalimentaire mondial, où les multinationales peuvent importer et réexporter des produits à travers l’Asie, l’Afrique et l’Europe, rapidement et sans droits de douane.
L’ambitieux réseau d’accords de libre-échange des EAU couvre le monde entier. En Afrique, ils ont signé des accords commerciaux avec le Kenya, l’île Maurice, le Maroc et la République du Congo, et cherchent à en conclure d’autres, notamment avec le Nigeria et la Communauté de l’Afrique de l’Est. Des traités bilatéraux d’investissement ont été signés avec l’Éthiopie, le Liberia, le Nigeria et le Zimbabwe. Au cours de la dernière décennie, les Émirats ont investi 59,4 milliards de dollars sur le continent. Les nouveaux accords de libre-échange et les possibilités offertes par la zone de libre-échange continentale africaine devraient accélérer cette tendance.
En Amérique latine, les EAU ont conclu des accords avec le Chili, la Colombie et le Costa Rica, et négocient avec l’Équateur, le Mercosur et le Pérou. Leur présence dans la région Asie-Pacifique s’accroît également, avec la signature d’accords avec le Cambodge, l’Inde, l’Indonésie, Israël, la Corée du Sud et la Turquie, et des négociations en cours avec l’Australie, Hong Kong, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, les Philippines, la Thaïlande et le Viêt Nam. Un accord avec le Bangladesh se trouve à un stade préliminaire de négociations.
En Europe, des accords ont été signés avec la Géorgie, la Serbie et l’Ukraine, et des négociations sont en cours avec l’Union économique eurasienne, dont la Russie est le chef de file. D’autres accords pourraient être conclus avec le Bélarus et l’Union européenne.
Les EAU et le Canada ont signé un traité bilatéral d’investissement en 2018.
Alors que les Émirats arabes unis accélèrent leurs projets d’économie post-pétrolière, ces accords commerciaux approfondis joueront un rôle clé dans l’élaboration de leur nouveau paysage économique.
dernière mise à jour : août 2024
Photo : DP World / Facebook