AGORA craint un accord plus large
Agrihebdo | Parution semaine 04, 2011
AGORA craint un accord plus large
L’annonce du paquet de négociations bilatérales III par le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann est inquiétante pour l’agriculture. Cela signifie que le projet d’accord de libre-échange agricole (ALEA), en difficulté sur le plan politique à Berne et sur le plan des négociations à Bruxelles, serait intégré à un accord plus large couvrant d’autres secteurs. Johann Schneider-Ammann a notamment cité le marché de l’électricité et la fiscalité.
En fin de compte, on risque de se retrouver avec un paquet portant sur cinq ou six accords sectoriels, dont l’ALEA et - chose très importante - qui seraient liés entre eux. Cela signifie que, si un accord sectoriel venait à être refusé, par exemple au Parlement ou en votation populaire suite à un référendum, tout le paquet passerait à la trappe. Cette stratégie de lier plusieurs objets avait d’ailleurs assez bien réussi pour les accords bilatéraux I et II. Un accord plus large risque de couvrir des secteurs économiques plus larges que l’agriculture et permettre de satisfaire une large frange de l’échiquier politique et de la population, avec une agriculture isolée.
Il y a donc danger maximal et urgence à renforcer la pression politique, non plus pour suspendre ou arrêter les négociations en cours sur l’ALEA, mais pour exclure l’agriculture des futures négociations bilatérales que souhaite Johann Schneider-Ammann.
Walter Willener, AGORA
