Agriculture, automobile... Trump vante un accord commercial "capital" avec le Royaume-Uni
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BFM | 8 mai 2025
Agriculture, automobile... Trump vante un accord commercial "capital" avec le Royaume-Uni
Le président américain a présenté ce jeudi un accord commercial entre les deux pays sur les droits de douane.
"Un jour spécial, un accord capital". Donald Trump se félicite ce jeudi de la signature d’un accord commercial avec le Royaume-Uni sur les droits de douane, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche.
Le président a vanté un accord "historique", une "percée majeure", qu’il est "ravi" d’annoncer le jour anniversaire de la victoire des Alliés en 1945. Il a assuré qu’il n’exagérait pas la signification de l’accord, décrivant un compromis à la portée "maximale".
Il a aussi affirmé que l’accord prévoyait notamment que le Royaume-Uni s’ouvre davantage aux produits américains, pour "plusieurs milliards de dollars", "en particulier pour le boeuf américain, l’éthanol et quasiment tous les produits que produisent nos chers agriculteurs".
Les droits de douane américains sont également réduits à 10% pour les automobiles britanniques dans la limite de 100.000 véhicules par an. Ils atteignaient 27,5% avec les surtaxes imposées par Donald Trump.
Les prestigieux constructeurs automobiles britanniques, comme Bentley, Aston Martin ou Jaguar, sont en toute première ligne, les Etats-Unis étant leur premier marché hors UE en 2024 (9 milliards de livres, 27,4% des exportations).
L’industrie sidérurgique britannique voit quant à elle les droits de douane passer de 25% à zéro, permettant aux entreprises du secteur "de continuer à exporter vers les Etats-Unis", a fait saloir le gouvernement britannique dans son communiqué.
Premier accord depuis le lancement de la guerre commerciale
Il a toutefois précisé que la taxe plancher de 10% annoncée le 2 avril sur toutes les marchandises importées aux Etats-Unis resterait en place, jugeant qu’il s’agissant d’un taux "bas".
Il s’agit du premier "deal" depuis qu’il a lancé sa guerre commerciale contre l’Europe et la Chine.
De son côté, le Premier ministre britannique Keir Starmer salue "un jour historique". "C’est un jour vraiment fantastique et historique", a déclaré le Britannique à propos de cette annonce, qu’il a reliée à celle de l’annonce de "la Victoire en Europe", "il y a exactement 80 ans", par Winston Churchill.
Le Royaume-Uni serait également sur le point d’annoncer des commandes de Boeing pour 10 milliards de dollars, selon un ministre américain.
"Nous sommes d’accord pour laisser rentrer [aux Etats-Unis] des moteurs Rolls Royce et d’autres pièces aéronautiques sans droits de douane. (...) Il y aura plus tard aujourd’hui une annonce au Royaume-Uni d’une commande d’avions Boeing pour 10 milliards de dollars", a déclaré le ministre du Commerce des Etats-Unis Howard Lutnick, en ajoutant qu’il ne donnerait pas le nom de la compagnie aérienne.
Un accord "limité"?
Le déficit commercial des Etats-Unis est une obsession pour Donald Trump, mais son pays vend un peu plus de biens au Royaume-Uni que l’inverse, selon les données officielles américaines.
Un accord avec Londres était "la moisson la plus facile" pour le gouvernement américain, a déclaré à l’AFP Josh Lipsky, directeur du département de géoéconomie du groupe de réflexion américain Atlantic Council.
"C’est un accord positif mais très limité dans son périmètre", ajoute-t-il. "S’il a fallu 40 jours pour en arriver là [avec le Royaume-Uni], ce sera beaucoup plus difficile pour les pays avec lesquels les Etats-Unis ont un déficit commercial significatif, comme le Japon et l’Inde."
Selon Paul Ashworth, spécialiste de l’Amérique du Nord pour Capital Economics, ce que à quoi les pays ont abouti "dans la précipitation" n’a rien de l’accord "complet et exhaustif" vanté par Donald Trump.
Donald Trump veut aussi voir dans cet accord le premier d’une longue série. "C’est un véritable honneur d’avoir le Royaume-uni comme première annonce", a-t-il écrit plus tôt dans la journée, avant de renchérir: "Bien d’autres accords vont suivre".
Il a assuré que la Chine - avec laquelle des discussions commerciales sont prévues en Suisse ce week-end - tout comme l’Union européenne voulaient passer des accords avec lui.
L’UE a elle menacé jeudi de taxer pour 95 milliards d’euros d’importations américaines, dont les voitures et avions, en cas d’échec des négociations.
avec AFP