ALECA et agriculture: Au-delà des barrières tarifaires
Observatoire Tunisien de l’Economie | 24 avril 2019
ALECA et agriculture: Au-delà des barrières tarifaires
Cette étude a été réalisée par l’Observatoire Tunisien de l’Economie pour le compte de l’UTAP et de la fondation RLS.
I. Introduction
Alors que le monde semble entrer dans une phase d’incertitude au sujet de la mondialisation avec une remise en cause des principes du libre-échange par les Etats-Unis, l’Union Européenne continue de promouvoir le libre-échange sans limites avec ses partenaires, notamment la Tunisie. La population tunisienne s’est révoltée en 2011 contre le système instauré par Ben Ali mais également contre les conditions sociales et économiques qui résultent des choix effectués au début du mandat de Ben Ali : Plan d’Ajustement Structurel entre 1986 et 1994, accord de libre-échange avec l’Union Européenne en 1995. Ces choix ont eu pour conséquence de concentrer d’autant plus l’activité économique sur le littoral de la Tunisie délaissant ainsi les zones intérieures d’où sont parties les révoltes fin 2010. Ils ont également eu pour conséquence la disparition lente de l’Etat social sur une grande partie du territoire rompant ainsi le contrat social qui liait l’Etat à la population. L’insertion de la Tunisie dans la mondialisation s’est reposée sur une stratégie de compétitivité par les bas salaires obligeant ainsi l’Etat à mettre en place une politique agricole qui fragilise les paysans via des prix de vente bas afin de maîtriser les salaires dans l’industrie de sous-traitance. Malgré toutes ces conséquences, la réponse de l’Union Européenne à la révolution tunisienne fut de proposer à la Tunisie un approfondissement de ces politiques en élargissant le libre-échange aux secteurs de l’agriculture et des services, et ce, à travers la proposition d’un Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA). Pour ce qui concerne le chapitre sur l’agriculture, l’Union Européenne indique dans sa proposition du 24 Avril 2016 que « la libéralisation des droits de douane (spécifiques et ad-valorem) visera un haut niveau d’ambition1 » . C’est dans le cadre de cette proposition de libéralisation des droits de douanes dans le secteur agricole que s’inscrit cette étude.
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