Autriche : le ministre de l’Agriculture dit « non » au Mercosur, malgré la pression de l’industrie
All the versions of this article: [English] [français]
Euractiv | 21 mars 2023
Autriche : le ministre de l’Agriculture dit « non » au Mercosur, malgré la pression de l’industrie
Par : Chiara Swaton
Le ministre autrichien de l’Agriculture, Norbert Totschnig, s’est déclaré opposé à l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur lors du Conseil agricole qui s’est tenu lundi (20 mars) à Bruxelles, malgré les pressions exercées par l’industrie sur le ministre autrichien de l’Économie, chargé de donner l’avis conforme de l’Autriche.
Lors du Conseil agricole de l’UE qui s’est tenu lundi à Bruxelles, Norbert Totschnig a fait part de son opposition à l’accord, faisant écho au rejet de l’accord par le Conseil national en 2019.
« Il n’y a toujours pas de réponses concrètes de la part de la Commission européenne sur les contrôles des importations ou les mesures de protection contre les distorsions de la concurrence. Il n’y a pas non plus d’étiquetage complet de l’origine européenne », a déclaré M. Totschnig, indiquant clairement que l’Autriche rejette l’accord.
« Restreindre l’agriculture en Europe en imposant des normes toujours plus strictes tout en important du bœuf et du sucre d’outre-mer avec des normes moins strictes ne fonctionne pas », a-t-il ajouté.
Au lieu d’ouvrir le marché de l’UE aux importations alimentaires, la Commission « devrait se concentrer sur une agriculture forte, un marché intérieur qui fonctionne et la sécurité alimentaire », a en outre déclaré le ministre.
Ses propos ont également été approuvés par l’eurodéputé vert autrichien et coprésident du Parti vert européen, Thomas Waitz, qui a reproché à l’accord du Mercosur de ne pas protéger suffisamment la forêt amazonienne ou les droits des populations indigènes.
La décision de l’Autriche est entre les mains du ministre de l’Économie, Martin Kocher, qui, selon M. Waitz, « subit déjà la pression de l’industrie automobile et des libéraux économiques ».
L’Autriche devrait être ouverte à de nouveaux partenaires et à de nouvelles opportunités « afin de ne pas se laisser distancer davantage par les autres », car elle devient « de plus en plus isolée dans son attitude de blocage indifférencié au sein de l’Union européenne », a déclaré le secrétaire général de la Fédération des industries autrichiennes, Christoph Neumayer.
