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EU-CH : Produits alimentaires et libre-échange

"Délocaliser la production n’est pas une option pour nos agriculteurs, les terres suisses doivent être cultivées."

Agri Hebdo (Suisse) | Parution semaine 05, 2011

Prise de position:
Produits alimentaires et libre-échange

En réaction aux positions de Johann Schneider-Ammann en faveur d’un ALEA, l’ASSAF-Suisse répond que ce n’est pas par nostalgie du protectionnisme que les agriculteurs s’opposent au libre-échange.

L’Association suisse pour un secteur agroalimentaire fort (ASSAF-Suisse) constate que le nouveau chef du Département de l’économie Johann Schneider-Ammann tire trop de parallèles entre son expérience professionnelle dans l’industrie des machines et le dossier agricole. La production agricole ne se pratique pas dans une atmosphère confinée d’une halle industrielle, mais dans le terrain. Il méconnaît les particularités de la production alimentaire liée à la nature, à la topographie et à la terre. Délocaliser la production n’est pas une option pour nos agriculteurs, les terres suisses doivent être cultivées. Il y a une différence entre fabriquer des machines à partir de matières premières importées et produire des matières premières agricoles indigènes pour l’industrie de transformation.

L’idée du Conseil fédéral d’intégrer un accord de libre- échange agroalimentaire dans un accord bilatéral III avec l’Union européenne est très sournoise. Cette manœuvre est censée déjouer l’opposition grandissante au libre-échange agricole en englobant l’agriculture dans un accord plus large.

Clause guillotine

Ce «paquet» comprendrait notamment le marché de l’électricité et la fiscalité. Cela signifie que le libre-échange agricole ne pourra, à lui seul, pas être rejeté par le Parlement ou le peuple sans que le paquet entier passe à la trappe, selon le principe de la clause guillotine.

ASSAF-Suisse craint que l’agriculture soit isolée et ser- ve de simple monnaie d’échange dans le cadre des accords bilatéraux III annoncés par le conseiller fédéral Johann Schneider-Amman. Elle estime que l’agriculture doit être exclue de futurs accords bilatéraux avec l’Union européenne.

— ASSAF-Suisse


 source: Agri Hebdo