Francine Raynault voudrait rouvrir l’ALÉNA
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L’Action | le 31 Août 2011
Francine Raynault voudrait rouvrir l’ALÉNA
La députée compte porter le cas de Kruger à Ottawa
Alexis Beaudet
« C’est sûr qu’on apporte ça au parlement », dit Mme Raynault qui se dit très concernée par l’investissement de Kruger à Memphis. Alors que la plupart des intervenants locaux se sont intéressés à la participation de la Caisse de dépôt dans cette affaire, Mme Raynault veut attaquer de front la question du libre-échange.
Récapitulons. L’entreprise Kruger a récemment annoncé un investissement de 316 M $ à Memphis, alors que les deux tiers de cette somme sont assumés par la Caisse de dépôt et placement du Québec. L’investissement a permis de créer une centaine d’emplois au Tennessee, des emplois qui auraient pu être octroyés à Crabtree.
Pas pour demain
Mme Raynault pense que certaines politiques du libre-échange devraient être revues pour éviter la fuite des emplois et les gels salariaux. Mais ce n’est pas pour demain : « si on voulait protéger les travailleurs de Crabtree, Kruger pourrait poursuivre le gouvernement », dit-elle.
Le chapitre 11 de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) est particulièrement clair à ce sujet. Le contrôle des États sur le commerce se résumant souvent à l’octroi de crédits d’impôt, Mme Raynault croit que le gouvernement devrait exiger des « normes plus rigoureuses en matière de travail ». Bien qu’une réouverture de l’ALÉNA soit impossible « avec le gouvernement en place », Mme Raynault veut s’assurer que le sujet soit entendu.
« Les Conservateurs ne vont peut-être pas aimer ça, mais nous allons amener ce sujet au parlement dès le 19 septembre, c’est une priorité pour moi », dit Mme Raynault. Elle et son équipe ont déjà commencé à travailler sur le sujet.
Dans ce dossier, Kruger a profité d’un crédit d’impôt de 45 M $ par la région de Memphis et de salaires et avantages sociaux plus bas chez ses employés étasuniens. Kruger affirme que cette décision n’aura aucun impact sur les travailleurs de Crabtree.
Joint par téléphone et par courriel cette semaine, le bureau du lieutenant politique pour le Québec du gouvernement canadien, Christian Paradis, a refusé de répondre aux questions de l’Action sur le libre-échange.