Le chancelier allemand Friedrich Merz veut ratifier "rapidement" l’accord avec le Mercosur
All the versions of this article: [English] [français]
RMC | 7 mai 2025
Le chancelier allemand Friedrich Merz veut ratifier "rapidement" l’accord avec le Mercosur
par G.D. avec AFP
En visite à Paris, le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz a fait part devant Emmanuel Macron de son souhait de ratifier "rapidement" l’accord avec le Mercosur auquel la France s’oppose.
Les Etats de l’Union européenne doivent "rapidement" ratifier l’accord de libre échange entre l’UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay), auquel la France s’oppose, a jugé mercredi à Paris le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, tout juste élu dans la douleur.
"L’accord avec le Mercosur devrait être rapidement ratifié et mis en oeuvre", a affirmé le chancelier lors d’une conférence de presse conjointe avec le président français Emmanuel Macron, disant avoir conscience des réserves de Paris sur le sujet.
"On trouvera des accords qui permettent la juste préservation des conditions de travail, l’équité pour nos producteurs", a répondu le président français alors que la France s’oppose à ces accords par crainte d’une fronde agricole.
Autre point de divergence entre les deux apys, Berlin a certes assoupli en mars sa règle du "frein à l’endettement", qui limite la capacité d’emprunt du pays pour les dépenses militaires et pour les régions, mais elle n’est pas prête à donner son feu vert à des euro-obligations, promues par Paris.
Construire "systématiquement ensemble"
Malgré ces points de désaccord, les deux dirigeants ont affiché leur volonté de "répondre ensemble aux défis que l’Europe affronte" en donnant un "nouveau départ" à la relation bilatérale.
"Nous souhaitons que l’action se construise systématiquement ensemble. Nous voulons répondre ensemble aux défis que l’Europe affronte", a lancé le président français, appelant à relancer le "réflexe franco-allemand" après quatre années souvent compliquées avec le social-démocrate Olaf Scholz.
Friedrich Merz est aussi arrivé à Paris, première étape traditionnelle d’un nouveau dirigeant allemand à l’étranger, avec l’ambition de redonner tout son poids à l’Allemagne en Europe, après plusieurs années de retrait.
"Nous avons une responsabilité particulière pour l’Europe. Nous allons oeuvrer ensemble pour un meilleur avenir commun", a-t-il martelé, promettant des "impulsions décisives" pour la construction européenne.
Friedrich Merz se rendra dans la foulée mercredi à Varsovie, où il espère aussi relancer des relations en souffrance, puis à Bruxelles vendredi.
Une élection compliquée et qui inquiète
L’élection mardi aux forceps du nouveau chancelier allemand par les députés du Bundestag, après deux tours de scrutin alors qu’il devait s’agir d’une formalité, inquiète.
Car elle a révélé au grand jour la fragilité politique du dirigeant conservateur et de sa coalition avec les sociaux-démocrates, sur qui toute l’Europe compte pour remettre l’Allemagne au centre du jeu après des années de surplace sous l’ère Olaf Scholz et six mois de crise politique intérieure.
Paris fonde de grands espoirs dans Friedrich Merz, qui parle ouvertement de renforcer la souveraineté européenne, y compris militaire.