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Libre-échange: Harper vise maintenant le Japon

La Presse Canadienne | 12 mars 2014

Libre-échange: Harper vise maintenant le Japon

Joël-Denis Bellavance
La Presse

(OTTAWA) Ayant finalement en poche un accord de libre-échange avec la Corée du Sud, le gouvernement Harper se tourne maintenant vers le Japon afin d’intensifier les pourparlers qu’il mène avec ce pays dans le but de conclure une entente commerciale.

L’objectif est simple: consolider la présence canadienne sur le continent asiatique, un marché fort convoité par toutes les entreprises en quête d’expansion.

Selon des informations obtenues par La Presse, les négociateurs canadiens et leurs homologues nippons doivent entreprendre une cinquième ronde de pourparlers d’ici quelques semaines. La dernière ronde de négociations a eu lieu à Ottawa en novembre dernier.

À Ottawa, on estime que l’accord conclu entre le Canada et la Corée du Sud, signé hier par le premier ministre Stephen Harper à Séoul, donnera une impulsion certaine aux négociations entre le Canada et le Japon.

«Le prochain gros morceau, c’est le Japon. Quand les Coréens font quelque chose, les Japonais regardent cela de très près et vice-versa. Cela ne peut être que positif», fait-on valoir.

Une étude positive

Une étude réalisée en 2012, avant le début des négociations entre Ottawa et Tokyo, estimait qu’une entente commerciale entre les deux pays permettrait au Canada d’augmenter son produit intérieur brut de 3,8 milliards de dollars par année, ce qui équivaut à 25 000 nouveaux emplois. Toujours selon cette étude, un accord pourrait faire bondir les exportations canadiennes à destination du Japon de quelque 67%.

Le Japon représente la troisième économie mondiale. Il arrive aussi au quatrième rang des marchés d’exportation de marchandises du Canada. En 2012, la valeur totale des exportations canadiennes à destination du Japon a atteint près de 10,4 milliards de dollars.

Dans une entrevue accordée à La Presse, l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest a salué l’accord entre le Canada et la Corée du Sud. Et il a souligné que la prochaine étape logique à la stratégie de libéralisation du commerce du Canada devrait être le Japon.

M. Charest, qui s’est fait l’apôtre d’un accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne lorsqu’il dirigeait le Québec, s’est aussi félicité de voir que le gouvernement Harper a été en mesure de consolider les liens commerciaux à la fois avec le continent européen et le continent asiatique.

«Certains disaient que c’était impossible d’avoir des ambitions commerciales du côté de l’Atlantique et du côté du Pacifique en même temps. On vient de démontrer le contraire et il faut poursuivre sur cette lancée en Asie», a résumé M. Charest.

Selon lui, le Canada se taille une place de choix aux yeux des investisseurs asiatiques en devenant «une route de commerce». «M. Harper a deux réalisations importantes qui, ensemble, viennent concrétiser la position canadienne comme route de commerce. C’est une très bonne chose», a-t-il dit.

Réactions enthousiastes

Le président du Conseil canadien des chefs d’entreprise, John Manley, se réjouit aussi de la signature de l’accord Canada-Corée et il souhaite que cette entente fasse tache d’huile en Asie. «Cet accord va nous permettre de diversifier nos relations commerciales et il peut servir de modèle pour les autres tables de négociations dans la région d’Asie-Pacifique, notamment le Japon et l’Inde», a-t-il dit.

La très grande majorité des entreprises canadiennes ont salué l’accord entre le Canada et la Corée. La rare voix discordante est venue du secteur automobile, notamment de Ford, qui estime que cet accord pourrait nuire à l’industrie.


 source: La Presse