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Libre-échange : la Pologne ne soutiendra pas l’accord avec le Mercosur

La France Agricole | 24 novembre 2024

Libre-échange : la Pologne ne soutiendra pas l’accord avec le Mercosur

par AFP

La Pologne s’opposera au traité de libre-échange de l’Union européenne avec les pays du Mercosur, a indiqué un vice-Premier ministre polonais le vendredi 22 novembre 2024, la décision définitive devant être prise la semaine prochaine.

Les contours de l’accord de l’Union européenne avec le Mercosur, composé de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay, ont été arrêtés en 2019. Certains pays de l’Union européenne, dont la France, s’y opposent, craignant qu’il affecterait leurs secteurs agricoles.

Une décision à confirmer

« La Pologne ne soutiendra pas cet accord, c’est la résolution que nous voulons adopter au sein du gouvernement » qui doit se réunir mardi prochain, le 26 novembre, a déclaré Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, ministre de la Défense et président du parti Paysan, membre de la coalition au pouvoir.

Vendredi également, le ministre polonais de l’Agriculture a réitéré à Varsovie son opposition à cet accord lors d’une rencontre avec son homologue française. « Nous ne pensons pas qu’il s’agira d’une position [gouvernementale] autre que négative », a déclaré le ministre polonais de l’agriculture Czeslaw Siekierski à l’issue des entretiens à Varsovie.

Les agriculteurs se mobilisent

Les agriculteurs polonais entamé samedi, le 23 novembre 2024, le blocage d’un important poste frontalier avec l’Ukraine pour protester contre la politique du gouvernement et dénoncer l’accord de l’Union européenne avec les pays de Mercosur.

Au poste frontalier de Medyka (sud-est), une trentaine de protestataires empêchent le trafic des camions entrant en Pologne. Un camion par heure est autorisé à quitter la Pologne vers l’Ukraine. Le blocage ne s’applique pas aux voitures, aux bus, aux transports humanitaires et militaires.

Les protestataires reprochent au gouvernement de ne pas tenir ses promesses en matière d’impôts pour les agriculteurs. "Nous attendons demain le ministre venir discuter avec nous. Pour l’instant nous ne voulons pas élargir notre protestation", a déclaré Roman Kondrow, qui dirige l’organisation "La campagne dupée", présent sur place.

« En signe de solidarité avec les agriculteurs occidentaux nous nous opposons également à la signature de l’accord entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, a-t-il ajouté. Cet accord détruira l’agriculture européenne. Ils ne respectent pas les mêmes normes que nous", a-t-il dit ajoutant que "la même situation concerne les importations des produits agricoles ukrainiens".

Ce blocage se tient un an après les premières blocages de la frontière par des agriculteurs polonais protestant contre l’arrivée dans leur pays de denrées alimentaires ukrainiens. Ces importations avaient été libéralisées en 2022 par Bruxelles, ce qui a conduit à des perturbations sur le marché agricole et alimentaire en Pologne et dans d’autres pays de la région.

La France cherche des soutiens

La ministre française Annie Genevard, a souligné, quant à elle, que les marchés nationaux et le marché européen étaient « de plus en plus concurrencés par des productions extérieures à l’Union européenne et [que] nous devions protéger la souveraineté alimentaire de l’Europe ».

« Il en va de notre puissance », a-t-elle dit. La France espère rallier d’autres pays européens pour parvenir à une minorité de blocage au sein du Conseil de l’Union européenne, qui rassemble les 27, et dont l’accord est nécessaire une fois les négociations terminées.

La Commission européenne négocie toujours cet accord, au nom des 27, mais ne cache pas son intention de parvenir à une conclusion avant la fin de l’année.


 source: La France Agricole