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Pourquoi les producteurs de maïs redoutent un accord avec le Mercosur

Les Marchés |

Pourquoi les producteurs de maïs redoutent un accord avec le Mercosur

Par Virginie Pinson

L’AGPM publie un rapport mettant en lumière les distorsions de concurrence entre le maïs européen et le maïs cultivé en Amérique du Sud et en appellent à des mesures miroirs efficaces en cas de signature d’un accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur.

Malgré la colère des agriculteurs européens, alimentée entre autres par les distorsions de concurrence, la Commission européenne compte finaliser un accord commercial avec les pays du Mercosur avant l’été. Les producteurs français de viande bovine ont déjà vivement expliqué leur opposition à ce projet, comme les parlementaires hexagonaux. Au tour de l’AGPM, Association Générale des Producteurs de Maïs, au sein de la FNSEA, de délivrer un rapport qui met en lumière les risques pour la filière maïs européenne.


Le risque de doubler les importations de maïs

La demande communautaire en maïs, principalement destiné à l’alimentation animale, est attendue stable ces prochaines années. Mais les importations de l’UE pourraient passer de 5 à 10 millions de tonnes d’ici 2030. La production brésilienne est notamment très dynamique, « d’ici 2032, le Brésil pourrait, lui, voir ses surfaces de maïs augmenter de 3,8 millions d’hectares sur la même période », peut-on lire dans le rapport qui insiste sur la taille des exploitations du Mato Grosso, jusqu’à 500 000 ha, qui cultivent du maïs OGM de contre-saison après la récolte du soja « sur des terres généralement issues de la déforestation ».


Des produits phytosanitaires qui ne sont pas autorisés en Europe

Un des secrets de la compétitivité sud-américaine pour le maïs, c’est l’utilisation d’un arsenal phytosanitaire. Ainsi « 138 substances actives sur les 178 autorisées au Brésil et en Argentine sont interdites en France » nous apprend le rapport. C’est le cas de l’atrazine, interdit depuis 2003 en France et 2007 en Europe, et des néocotinoïdes.

Limiter la dépendance de l’UE aux importations de maïs

L’Union européenne est passée devant la Chine sur 2022/2023 pour redevenir le premier importateur mondial de maïs. Le quart du maïs consommé dans l’UE est ainsi importé. Pour ne pas aggraver cette situation de dépendance, les producteurs de maïs demandent avant tout la mise en œuvre de clauses miroirs dans l’accord commercial avec les pays du Mercosur, portant sur le maïs et ses dérivés traités avec des produits interdits en Europe, avec des contrôles exigeants sur les pratiques culturales. L’AGPM demande d’ajouter les zones de savane du Cerrado et le maïs dans le règlement européen relatif à la lutte contre la déforestation importée, et de relever les droits de douane sur ce produit.


 source: Les Marchés