Un accord de libre-échange Suisse-Japon est sous toit
Le Temps | Samedi 27 septembre 2008
Un accord de libre-échange Suisse-Japon est sous toit
Ram Etwareea
C’est fait. La Suisse et le Japon ont conclu les négociations pour un accord bilatéral de libre-échange cette semaine à Berne. La nouvelle sera annoncée officiellement lundi. La cheffe du Département fédéral de l’économie, Doris Leuthard, et son nouvel homologue japonais signeront l’accord à une date ultérieure.
Les négociations entre les deux pays ont commencé formellement en janvier 2007. Au préalable, un groupe de travail a réalisé une étude de faisabilité d’un tel accord. Celle-ci avait conclu que les deux pays seraient gagnants notamment dans les domaines des échanges de marchandises, des services et des investissements. La compétitivité des entreprises des deux pays devrait aussi sortir renforcée.
Investissements suisses
Les échanges bilatéraux sont déjà intenses. Pour la Suisse, le Japon constitue le troisième partenaire commercial, après l’Union européenne et les Etats-Unis. L’an dernier, les exportations suisses de machines-outils, de produits chimiques et d’horlogerie ont rapporté 6,7 milliards de francs. Soit 3,1% de l’ensemble des exportations ou 20,2% des exportations vers l’Asie. Dans l’autre sens, le Japon nous a vendu des voitures et des produits électroniques pour 3,5 milliards de francs.
Le Japon est par ailleurs la deuxième destination asiatique pour les capitaux suisses. Les entreprises y ont investi 10 milliards de francs à ce jour, soit 1,6% de l’ensemble des investissements à l’étranger.
A Genève, Hidekazu Takakura, directeur adjoint du Japan External Trade Organisation (Jetro), chargé de promotion économique à l’étranger, explique que le commerce entre les deux pays est à présent sujet à d’importants droits de douane. «Un accord de libre-échange devrait donner un coup de fouet à nos échanges», se réjouit-il.
Incertitude du Cycle de Doha
La Suisse, comme le Japon, multiplie les négociations bilatérales de libre-échange. «C’est une des solutions face à l’incertitude du Cycle de Doha à l’Organisation mondiale du commerce (OMC)», explique Hidekazu Takakura. Le succès de l’accord de libre-échange s’explique notamment par le fait que les deux pays se retrouvent ensemble au sein du G10, un groupe d’intérêts à l’OMC. Celui-ci défend la multifonctionnalité de l’agriculture (environnement, sécurité alimentaire) et les subventions. «L’accord bilatéral n’exclut pas l’agriculture, mais les ambitions dans ce domaine sont clairement limitées», explique le Japonais.