bilaterals.org logo
bilaterals.org logo
   

Bruxelles veut ressusciter l’accord UE-Mercosur. Et la France ?

Photo by CIFOR / CC BY-NC-ND 2.0

Stop CETA Mercosur | 1 septembre 2022

Bruxelles veut ressusciter l’accord UE-Mercosur. Et la France ?

Alors que le réchauffement climatique frappe durement nos pays, nous apprenons que Bruxelles se mobilise pour ressusciter l’accord de libéralisation du commerce entre l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) qui va aggraver l’urgence climatique, la déforestation et les droits des populations. L’agence Reuters a en effet révélé que la Commission européenne venait de reprendre les échanges avec le Brésil pour remettre en selle cet accord climaticide qui créerait la plus vaste zone de libre-échange mondiale. Une nouvelle rencontre serait prévue pour la fin septembre.

La Commission européenne avait pourtant promis aux députés européens que rien ne serait entrepris avant l’élection présidentielle au Brésil (octobre 2022). Conclu en 2019, après 20 ans de négociations, cet accord est l’objet d’une forte mobilisation citoyenne pointant les conséquences prévisibles d’un tel accord tant sur le plan écologique et social, qu’en termes de violations des droits humains. Il a depuis été mis sous cloche, notamment en raison de la déforestation en cours au Brésil, qui ne cesse de battre des records, avec une augmentation attendue de plus de 10% en 2022 par rapport à 2021, année déjà record.

La guerre de la Russie en Ukraine ou la sécheresse en Europe ne sauraient justifier que cet accord fortement soutenu par le président brésilien Jair Bolsonaro soit remis sur la table (1), qui plus est parce que Luiz Inácio Lula da Silva a annoncé vouloir réouvrir les négociations sur le contenu même de l’accord en cas de victoire à l’élection présidentielle brésilienne. L’heure n’est pas à créer qu’il en coûte un nouvel espace intercontinental de libre-échange commercial visant à importer toujours plus de boeuf et de soja des pays du Mercosur pour leur exporter toujours plus de voitures polluantes et pesticides fabriqués en Europe.

Emmanuel Macron, qui avait affirmé que La France « ne signerait pas en l’état » cet accord UE-Mercosur, avait d’autre part exigé de la Commission européenne qu’aucun accord de commerce ne soit finalisé pendant la présidence française de l’UE (premier semestre 2022). Qu’en est-il aujourd’hui ? Quelle est la position d’Olivier Becht, nouveau ministre du commerce extérieur qui ne s’est pas exprimé sur le sujet ?

En septembre 2021, dans une lettre ouverte adressée à la Commission européenne et au gouvernement français, plusieurs dizaines d’organisations françaises appelaient à ce que
 l’accord UE-Mercosur soit définitivement abandonné
 la Commission et les États-membres mettent fin aux efforts entrepris pour tenter de le sauver.
 l’assemblée nationale et le Sénat suivent l’exemple autrichien et adoptent une résolution indiquant que les parlementaires n’approuveront pas cet accord
 les collectivités territoriales se prononcent "contre l’accord UE- Mercosur et pour la relocalisation écologique et solidaire" ;

Ces demandes restent valables. Le collectif Stop CETA-Mercosur appelle les organisations de la société civile, les citoyens et les élus à la plus grande vigilance et à se mobiliser pour que Bruxelles et les États-membres n’approfondissent pas la mondialisation néolibérale qui détruit la planète et met en concurrence les populations les unes contre les autres.

Notes pour les rédactions :
(1) L’UE souhaiterait "accélérer" sur l’accord UE-Mercosur en raison de la sécheresse en Europe, selon cette dépêche d’EFE.


 source: Stop CETA Mercosur