L’UE et le Mercosur veulent « se donner du temps » pour un accord, selon Olivier Becht
All the versions of this article: [English] [français]
Euractiv | 6 juin 2023
L’UE et le Mercosur veulent « se donner du temps » pour un accord, selon Olivier Becht
avec AFP
Le ministre français chargé du Commerce extérieur, Olivier Becht, a déclaré lundi à l’AFP lors d’une visite à Brasilia que l’Union européenne et les pays du Mercosur devaient « se donner du temps » pour ratifier un accord commercial dans des termes « qui conviennent à toutes les parties ».
L’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) ont conclu un accord commercial en 2019, après plus de vingt ans de négociations complexes, mais celui-ci n’a pas été ratifié en raison notamment des préoccupations européennes sur les politiques environnementales de l’ancien président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).
« La question a été évoquée dans les entretiens bilatéraux que j’ai eus (à Brasilia). J’ai l’impression qu’il y a, de la part à la fois de l’UE, et des pays du Mercosur, l’idée de se donner le temps de pouvoir trouver quelque chose qui convienne à toutes les parties », a dit le ministre lors d’un entretien téléphonique au premier jour de sa visite officielle au Brésil.
« Nous avons rappelé, y compris au conseil du Commerce de l’UE, il y a quinze jours, les exigences de la France sur l’intégration de l’accord de Paris comme clause essentielle, sur le règlement de la déforestation, sur le respect des clauses miroir sur les normes sanitaires et environnementales françaises, avec des dispositifs de sanction si tout cela n’était pas appliqué », a-t-il précisé.
Vendredi, une source diplomatique française avait estimé lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes que la ratification était encore à un horizon lointain.
En avril, en Espagne, le président de gauche du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, avait pourtant confié son espoir de parvenir à un accord dès cette année.
Olivier Becht a souligné que la France « a toujours eu des relations fortes avec le Brésil sur le plan économique, même durant l’ère Bolsonaro », quand les deux pays étaient en froid sur le plan diplomatique.
« Nous sommes aujourd’hui dans la continuité, mais une continuité qui s’inscrit désormais dans un climat politique pacifié », a-t-il poursuivi.
Selon lui, le fait que le Brésil de Lula soit « engagé dans une transition énergétique forte » représente une « opportunité » pour les entreprises françaises, qui peuvent faire valoir leur « savoir-faire dans les domaines de l’hydroélectricité, de l’éolien, de l’offshore, du solaire, de l’hydrogène ou du nucléaire ».
À Brasilia, M. Becht a rencontré plusieurs ministres, dont celui des Mines et de l’Energie.
Mardi, il se rendra à Sao Paulo, où il visitera notamment des usines de Thalès et d’Airbus hélicoptères.
Sa tournée en Amérique du Sud se poursuivra au Chili, jeudi et vendredi.