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L’UE ouvre la voie aux accords bilatéraux avec l’Asie

L’UE ouvre la voie aux accords bilatéraux avec l’Asie

Helsinki (Finlande), Paul Falzon

envoyé spécial.

Entre le voeu pieux d’un « renforcement du multilatéralisme », objet des premiers travaux du sixième sommet Europe-Asie (ASEM) ouvert hier à Helsinki, et les « réalités économiques » après l’échec de l’OMC en juillet, l’UE a choisi de mettre deux fers au feu. Samedi, à la veille de la réunion officielle des vingt-cinq pays de l’UE et des treize pays d’Asie du Sud-Est (ASEAN) et du Nord-Est représentés, la Commission et la présidence finlandaise ont esquissé les contours d’un accord de libre-échange avec la Corée du Sud, et l’ASEAN.

Si José Barroso reconnaissait que les Vingt-Cinq n’ont pas encore décidé « d’un mandat spécifique de négociations » pour la conclusion d’accords bilatéraux, il est évident que Bruxelles cherche à protéger ses arrières alors que le cadre multilatéral de l’OMC se délite un peu plus chaque semaine. Samedi encore, le Japon et les Philippines ont conclu à Helsinki un accord de libre-échange. Jusque-là, ce sont surtout les États-Unis qui avaient été actifs sur le front bilatéral, avec la signature de quinze traités et la conclusion prochaine des négociations avec la Corée du Sud et la Malaisie.

Officiellement, l’UE reste engagée pour la réussite du « cycle de Doha » qui occupe l’OMC depuis 2001. Les conclusions du sommet Europe-Asie appelleront aujourd’hui à une relance des négociations multilatérales, et Bruxelles a dépêché, ce week-end à Rio, son commissaire au Commerce, Peter Mandelson, pour reprendre contact avec le groupe des pays émergents (G20) qui avait mené une sorte de fronde contre les États-Unis et l’UE à Genève. Mais tout le monde s’accordant à dire qu’il n’y a pas grand-chose à attendre avant les élections américaines de novembre, chacun place ses pions.

C’est dans ce contexte que l’UE et la Chine ont annoncé, samedi lors de leur sommet annuel, à Helsinki, qu’elles allaient lancer des discussions pour un nouvel accord-cadre. Soucieux d’équilibrer les échanges avec un pays qui est devenu leur premier partenaire commercial, devant les États-Unis, les Européens sont aussi sensibles à la volonté chinoise de créer les conditions d’un « partenariat stratégique » pour concurrencer la puissance américaine. Les contentieux bilatéraux - embargo des pays européens sur les ventes d’armes à Pékin, droits de l’homme en Chine - ont été minimisés lors du sommet de samedi.


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