La guerre du lait : cas du Sénégal
RLS Afrique de l’Ouest | Janvier 2018
La guerre du lait : cas du Sénégal
par Guy Marius Sagna
Lors des « Assises de l’entreprise » tenues en février 2017, le Premier ministre du Sénégal déclarait : « Nous importons des clous. Quelle est la technologie qu’il y a dans un clou ? ». Avec des importations en lait pour une valeur de 60 milliards de franc CFA chaque année au Sénégal il est tout aussi légitime de se demander : quelle est la technologie qu’il y a dans le lait ?
Les commémorations de la Journée mondiale du lait (1er juin) et de la Journée nationale de l’élevage se suivent et se ressemblent avec les mêmes contraintes notées par les différents acteurs de la filière laitière sénégalaise. Parmi celles-ci : la forte concurrence de la poudre de lait importée avec un droit de douane très faible de 5%. Avec les APE (Accords de partenariat économique) le droit de douane de la poudre de lait importée sera nul dès sa première année d’application.
Il n’y a aucune technologie dans le lait qui nous contraigne à en importer. Mais il y a une « technologie » dans la tactique commerciale et politique de l’Union Européenne (UE) au service des intérêts et préoccupations des groupes européens qui maintient et renforcera l’Afrique de l’Ouest comme marché consommateur des produits laitiers européens – et pas comme producteur, du moins producteur marginal.
Pour comprendre la logique des APE et les conséquences qu’ils peuvent avoir en Afrique de l’Ouest, la filière laitière au Sénégal est un exemple probant.
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