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La Turquie et les pays du Golfe négocient un accord de libre-échange

Atalayar | 4 août 2024

La Turquie et les pays du Golfe négocient un accord de libre-échange

Les États du Golfe et la Turquie ont lancé la première phase des négociations en vue de la conclusion d’un accord de libre-échange. Les réunions qui se sont tenues dans la capitale turque ont marqué un effort important pour forger un futur partenariat qui couvrira une série de domaines entre les parties.

Comme le rapporte Al Arab, les analystes observent attentivement les six pays de la région du Golfe qui cherchent à ouvrir de nouvelles voies pour stimuler leurs économies dans les années à venir en forgeant des partenariats commerciaux stratégiques avec la Turquie. Ces initiatives pourraient être le prélude à des accords plus importants dans un avenir proche.

La Turquie, quant à elle, cherche à établir des bases solides avec ces pays après une période de stagnation des relations causée par des politiques non conventionnelles qui ont eu un impact négatif sur son économie. Le premier cycle de négociations couvre des questions telles que le commerce des biens et des services, les investissements, les règles d’origine, les obstacles techniques au commerce et les mesures sanitaires. Cela démontre l’intérêt des nations participantes pour le développement d’un partenariat stratégique.

L’objectif de cette première phase est de convenir des principes qui régiront les négociations sur les questions susmentionnées, ainsi que de fixer le cadre des cycles futurs et leurs objectifs souhaités, dans l’intention de conclure les négociations dès que possible.

Les négociateurs cherchent également à échanger des informations et des données, à discuter des défis et des opportunités commerciales et à instaurer la confiance et la collaboration en identifiant les domaines de coopération et de coordination conjointe. Cela ouvrira la voie à un accord final et global lors des prochains cycles de négociations.

En mars, les deux parties ont signé un accord pour lancer ces négociations, soulignant l’harmonie atteinte dans la région pour réaliser l’intégration économique et renforcer les relations commerciales et d’investissement avec des partenaires de valeur sur les marchés.

L’accord devrait offrir des avantages préférentiels pour l’accès des produits locaux aux marchés de toutes les parties, grâce à la libéralisation de la plupart des biens et services. En outre, il facilitera, encouragera et protégera les investissements, augmentant ainsi le volume des échanges et favorisant la croissance économique dans les États membres.

Il s’agit du premier accord de ce type signé par le CCG cette année, après les accords conclus avec la Corée du Sud et le Pakistan en 2023, dans le cadre d’une stratégie visant à renforcer les relations commerciales et d’investissement avec d’importants partenaires économiques en Asie.

L’accord final, après des mois de négociations, devrait donner naissance à l’une des plus grandes zones de libre-échange du monde, d’une valeur totale estimée à 2 400 milliards de dollars, couvrant une population de 142,6 millions d’habitants.

Les données officielles indiquent que le volume des échanges entre les pays du Golfe et la Turquie a dépassé 26 milliards de dollars l’année dernière. Les Émirats arabes unis sont en tête des échanges commerciaux de la région avec la Turquie, avec environ 19 milliards de dollars, suivis par l’Arabie saoudite avec 5,6 milliards de dollars. Oman arrive en troisième position avec environ 1,4 milliard de dollars, suivi de près par le Qatar, le Koweït et le Bahreïn.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré en juillet dernier, avant sa tournée dans le Golfe, que le volume du commerce bilatéral entre la Turquie et les États du Golfe était passé de 1,6 milliard de dollars à environ 22 milliards de dollars au cours des deux dernières décennies.

Les territoires du Golfe sont désireux d’avancer rapidement dans leur processus de transformation économique, en particulier dans un contexte mondial en mutation qui nécessite l’établissement de partenariats à long terme et l’optimisation des opportunités pour maximiser le commerce et accroître l’ouverture à l’investissement.

Les accords de libre-échange constituent des bases solides pour garantir des marchés de biens et de services vastes et robustes, avec les exemptions tarifaires offertes par les pays du Golfe et l’ouverture plus grande recherchée par de nombreux marchés et blocs tels que le groupe de l’ANASE.

Grâce à l’amélioration des relations, les pays de la région sont désireux de coopérer avec Ankara pour contribuer au développement des industries locales et au transfert de technologies, dans le cadre de leur stratégie ambitieuse visant à diversifier leurs économies au-delà du pétrole.

Pour sa part, la Turquie voit désormais la région du Golfe sous un jour nouveau, suite au rétablissement des relations diplomatiques après des années d’éloignement dues à des politiques qui ne correspondaient pas aux positions de certains pays de la région, notamment les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Bahreïn.

Au cours de la dernière décennie, Ankara a entretenu des relations particulièrement étroites avec le Qatar, tout en cherchant à équilibrer ses liens avec le Koweït et Oman. Après une période de tensions, la Turquie s’est lancée dans une stratégie diplomatique visant à améliorer ses relations avec les pays du Golfe, en particulier les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, en concluant des accords importants qui reflètent un intérêt renouvelé pour le renforcement de la coopération régionale.


 source: Atalayar