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Les paysan·nes d’ECVC se mobiliseront en novembre contre la position de la Commission d’approuver l’accord UE-Mercosur

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Photo: ECVC

Coordination Européenne Via Campesina | 6 novembre 2024

Les paysan·nes d’ECVC se mobiliseront en novembre contre la position de la Commission d’approuver l’accord UE-Mercosur

Après les nombreuses manifestations d’agriculteur·rice·s au début de l’année et les innombrables crises agricoles (prix, maladies animales, catastrophes climatiques, etc.), les paysan·nes d’ECVC de toute l’Europe et des organisations de la société civile se mobiliseront à Bruxelles dans la semaine du 11 novembre pour manifester leur opposition face aux tentatives désespérées de la Commission européenne d’approuver l’accord UE-Mercosur.

S’il est signé, l’accord remplacerait l’agriculture et l’élevage des petit·es et moyen·nes agriculteur·rice·s et de l’agriculture familiale paysanne par de grandes industries de production agricole et animale. Il provoquera une concurrence déloyale, du dumping et un effondrement des prix pour les agriculteur·rices européen·nes, tout en entraînant d’énormes problèmes sociaux et environnementaux dans les quatre pays du Mercosur, en totale contradiction avec les objectifs du Pacte Vert et les promesses faites dans le cadre du Dialogue Stratégique sur l’Agriculture.

Comme l’a déclaré Andoni Garcia Arriola du Comité de coordination d’ECVC, « l’UE veut créer un fonds pour indemniser les agriculteur·rices européen·nes pour les dommages causés par l’accord UE-Mercosur, mais ces dommages ne devraient tout simplement jamais avoir lieu ! Et le moyen le plus simple de s’en assurer est de ne pas signer l’accord. La grande majorité des agriculteur·rices européen·nes est opposée à la concurrence entre les agriculteur·rices du monde entier, qui détruit une agriculture plus sociale et plus durable tout en étant préjudiciable aux revenus des agriculteur·rices, à l’environnement et, plus largement, aux populations rurales des pays signataires. Nous nous préparons à nous mobiliser pour empêcher cet accord désastreux. »

Au lieu d’insister sur cette dynamique insensée du libre-échange, ECVC exige que les institutions européennes garantissent des prix et des conditions équitables pour les agriculteur·rices et les travailleur·euses agricoles. Pour cela, les institutions européennes doivent :

  • Mettre fin aux accords de libre-échange et à la concurrence déloyale, en arrêtant définitivement les négociations sur l’accord UE-Mercosur.
  • Ajouter par une procédure accélérée l’achat de produits agricoles à des prix inférieurs aux prix de production à la liste noire de la directive sur les pratiques commerciales déloyales. Les prix payés aux agriculteur·rices doivent couvrir les coûts de production.
  • Réguler les marchés via l’organisation commune des marchés (OCM) de la PAC afin de garantir des prix minimums, des prix minimum d’entrée pour les importations et une régulation des volumes.
  • Garantir un budget suffisant et une répartition équitable des aides de la PAC pour permettre une transition viable vers l’agroécologie et les pratiques durables.

En fin de compte, les agriculteur·rices ont besoin de prix équitables et de conditions leur permettant de produire des denrées alimentaires pour nourrir la population, et non de nouveaux paiements compensatoires. Par cette approche, la Commission européenne prouve simplement aux agriculteur·rices qu’elle n’a pas l’intention d’honorer les promesses faites cette année pour répondre à leurs préoccupations ; au lieu de cela, elle continuera à les traiter comme s’ils étaient sans importance ou idiots, en poussant un agenda néolibéral sans se soucier du nombre d’agriculteur·rices qui le subiront au prix de leurs moyens de subsistance ou de leur vie.

Les agriculteur·rices se mobiliseront dans la semaine du 11 novembre pour protéger leurs moyens de subsistance et l’avenir de l’agriculture en Europe. ECVC aura également une délégation à Rio de Janeiro pendant le sommet du G20 2024 pour coordonner les manifestations et actions avec les organisations paysannes du Brésil, d’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay.


 source: Coordination Européenne Via Campesina