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Des députés de tous bords unis contre l’accord avec le Mercosur

La France Agricole | 14 mars 2023

Des députés de tous bords unis contre l’accord avec le Mercosur

par AFP

Des députés de presque tous les groupes, soutenus par la FNSEA et Interbev, ont présenté un projet de résolution invitant le gouvernement à réclamer des clauses contraignantes sur l’agriculture dans le cadre de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.

Emmanuel Macron avait lui-même prévenu fin février, lors de sa visite Salon de l’agriculture, que cet accord commercial entre l’Union européenne et les pays d’Amérique latine (Mercosur), ne serait « pas possible » si ces derniers ne respectaient pas les mêmes contraintes environnementales que les Européens. Une proposition de résolution a été présentée ce 14 mars 2023 par des députés de tous les groupes politiques, sauf le Rassemblement national.

Un accord rejeté en l’état

Cette proposition réclame un vote devant les parlements nationaux de l’Union européenne. Elle sera introduite dans une niche (journée dédiée) de l’un des groupes parlementaires, à déterminer, a assuré le député La France insoumise (LFI) François Ruffin en conférence de presse à l’Assemblée nationale. Tous les députés qu’il a pris l’initiative de réunir, ont en commun de rejeter l’accord « en l’état », même si à droite certains estiment que l’obtention de clauses de contraintes réciproques le rendrait acceptable.

François Ruffin s’est allié avec l’interprofession bétail et viande (Interbev), l’Institut Veblen et la Fondation pour la nature et l’homme, qui ont publié ensemble mardi un rapport sur les impacts de l’accord. « J’ai vu les dégâts chez moi d’une Chine devenue l’usine du monde et (qui) a amené à déménager les usines, et je ne veux pas que de la même manière le Brésil devienne la ferme-usine du monde et que les fermes déménagent », a expliqué l’élu de la Somme.

« Une question de souveraineté »

La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a invoqué un « traitement équitable et la transparence pour les consommateurs » : « Nous ne comprendrions pas que des produits venant d’ailleurs mais ne respectant pas les mêmes règles, puissent entrer sur le territoire et être en concurrence ». Selon le député Renaissance Frédéric Descrozaille, « l’alimentation c’est une question de souveraineté, on ne peut pas mettre ça dans un paquet global ».

« Ce genre de traité mettrait en grand péril l’agriculture française et nos élevages, et même l’agriculture européenne », a complété Julien Dive des Républicains. En signant l’accord, « l’Union européenne accepte implicitement l’importation de produits faits dans des conditions déplorables, sans garde-fous sociaux, sur des terres déboisées et dopés aux pesticides toxiques », a cinglé l’écologiste Marie Pochon.

« Ce n’est pas un combat d’une corporation, ou des éleveurs, ou de l’Europe contre le reste du monde, mais de tous ceux qui sont attachés à la dignité humaine, à l’écologie et à la maison commune », a abondé le socialiste Dominique Potier. Côté brésilien, Katia Penha, une représentante de communautés indigènes d’Amazonie, a questionné : « Où sont les communautés autochtones ? Pour qui est fait cet accord ? »


 source: La France Agricole