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Pas d’accord commercial USA-Japon, mais un soutien réaffirmé

Reuters | 25/04/14

Pas d’accord commercial USA-Japon, mais un soutien réaffirmé

par Linda Sieg et Matt Spetalnick

TOKYO (Reuters) — La visite de Barack Obama au Japon, qui s’achevait vendredi, n’a pas permis d’aboutir à la conclusion d’un accord commercial entre Washington et Tokyo mais a été marquée par la réaffirmation du soutien américain face aux ambitions chinoises.

Le Traité trans-pacifique (TPP) en cours de négociations est jugé essentiel tant à Washington, où il doit incarner la stratégie du "pivot" vers la région Asie-Pacifique, qu’à Tokyo, où le gouvernement de Shinzo Abe en attend un moteur de la croissance.

Mais les deux dirigeants n’ont pas débloqué les discussions commerciales bilatérales, présentées comme une étape préliminaire à ce traité qui doit englober à terme douze pays.

Obama et Abe avaient pourtant demandé à leurs conseillers de mettre en oeuvre tous les efforts possibles pour parvenir à un accord, mais le ministre japonais de l’Economie a annoncé vendredi que les négociations n’avaient pas abouti. "Nous ne pouvons pas dire que nous sommes parvenus à un accord de principe cette fois-ci", a commenté Akira Amari.

Les principaux problèmes demeurent le secteur de l’automobile et celui de l’agriculture. "Globalement, les divergences se réduisent", a toutefois admis le ministre japonais de l’Economie.

"Il y a encore des détails à régler, il y a encore beaucoup de travail à accomplir", a confirmé un membre de la délégation accompagnant Barack Obama, qui a gagné la Corée du Sud, deuxième étape de sa tournée en Asie qui le mènera aussi en Malaisie et aux Philippines.

"Mais nous pensons que nous avons réalisé une vraie percée dans nos négociations bilatérales", a ajouté ce haut responsable américain.

PÉKIN S’ÉMEUT D’UNE "MENTALITÉ DE TYPE GUERRE FROIDE"

Shinzo Abe a insisté pour sa part sur ce qu’il a qualifié de succès "historique" entre le Japon et les Etats-Unis sur les questions de sécurité.

Dans leur communiqué commun, les deux pays affirment d’une seule voix qu’ils s’opposent à toute revendication territoriale ou maritime par la contrainte, précisant que leur traité bilatéral de sécurité couvre les îles Senkaku, un chapelet d’îlots de la mer de Chine orientale dont la Chine revendique la possession sous le nom de Diaoyu.

L’an dernier, la Chine a instauré une "zone aérienne d’identification" (ZAI) au-dessus de ces îles contestées, initiative rejetée par le Japon mais aussi les Etats-Unis et la Corée du Sud. "C’est une déclaration historique pour le Japon et pour les Etats-Unis", a dit le chef du gouvernement japonais devant la presse peu de temps après que le président Obama a achevé sa visite, la première d’un chef de l’Etat américain dans le pays depuis 18 ans.

La veille, Barack Obama avait souligné que le pacte de sécurité qui lie Washington et Tokyo englobait les îles Senkaku.

"Nous ne préjugeons pas des décisions finales concernant la souveraineté des Senkaku, mais elles sont historiquement administrées par le Japon et nous ne pensons pas qu’elles doivent faire l’objet d’une modification unilatérale et, dans le cadre de l’alliance, le traité couvre tous les territoires administrés par le Japon", a-t-il dit.

Le texte de la déclaration commune adoptée vendredi reprend ces précisions.

"Nos deux pays s’opposent à toute tentative visant à affirmer des revendications territoriales ou maritimes par l’usage de l’intimidation, de la coercition ou de la force", peut-on lire.

"Les Etats-Unis déploient leurs moyens militaires les plus avancées au Japon et fournissent toutes les capacités nécessaires à leurs engagements pris dans le cadre du Traité de coopération et de sécurité mutuelles. Ces engagements s’étendent à tous les territoires placés sous l’administration du Japon, y compris les îles Senkaku", poursuit la déclaration commune.

A Pékin, le ministère chinois des Affaires étrangères a aussitôt exprimé ses "graves préoccupations".

"Nous exhortons les Etats-Unis et le Japon à renoncer à leur mentalité de type Guerre froide, à respecter les préoccupations et les intérêts des autres pays de la région et à éviter de nouvelles interférences dans la paix et la stabilité régionales", a dit le porte-parole du ministère, Qin Gang, lors de son point de presse quotidien.

(avec Kaori Kaneko et Ritsuko Ando; Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)


 Fuente: Reuters