Les accords de libre-échange sont devenus un enjeu social et politique majeur en Thaïlande depuis que l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra a accepté, en 2003, de négocier un accord bilatéral exhaustif avec les États-Unis. Une vaste coalition multisectorielle, nommée FTA Watch, surveille et mobilise assez fréquemment en Thaïlande autour des politiques thaïlandaises en matière d’accords de libre-échange, étant donné la nature profonde et vaste de ces accords pour la société thaïlandaise.
Mis à part les pourparlers entre la Thaïlande et les États-Unis, le pays a signé un accord limité de libre-échange avec la Chine (portant sur l’agriculture seulement), des accords-cadres avec le Bahreïn (comme tremplin vers un accord de libre-échange avec le CCG, 2002), le Pérou (2003) et l’Inde (2003), et des accords de libre-échange relativement exhaustifs avec l’Australie (2003), la Nouvelle-Zélande (2005) et le Japon (2007).
Depuis 2006 et l’éclatement de la crise politique actuelle, le ryhtme des négociations d’accords de libre-échange de la Thaïlande a ralenti. (Techniquement, le gouvernement est toujours en négociation avec les États-Unis, l’AELE, l’Inde, le Pérou et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, alors qu’il est question d’autres ententes avec le Chili, la République tchèque, Hong Kong, le Mexique, le Pakistan, l’Afrique du Sud et le Canada.) Pendant ce temps, des groupes de la société civile insistent que soit incluse dans la nouvelle constitution thaïlandaise une disposition, la section 190, qui exige la ratification du Parlement et davantage d’information publique à propos de tous les accords de libre-échange auxquels le cabinet thaïlandais envisage d’adhérer.
Sur le plan régional, la Thaïlande est membre de l’ASEAN et fait donc partie de l’accord de libre-échange de l’ASEAN avec la Chine, la Corée, l’Inde, l’Australie/Nouvelle-Zélande et l’Union européenne. La Thaïlande fait aussi partie de la BIMSTEC et, sous Thaksin du moins, a été le protagoniste faisant pression pour une plus grande intégration du commerce et de l’investissement dans la région du Mékong touché par l’ACMECS, un cadre de coopération entre la Birmanie, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande et le Vietnam.
dernière mise à jour : mai 2012
Photo : FTA Watch